Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les frères et sœurs partagent leurs parents, leur enfance, et leurs secrets. Ce dernier point est particulièrement vrai chez une espèce d’oiseaux qu’on est toujours ravi d’apercevoir dans notre jardin: les mésanges charbonnières. Lorsqu’elles sont encore jeunes, elles apprennent presque exclusivement de leur fratrie. C’est ce qu’a démontré une équipe de chercheurs de l’Institut Max Planck, en Allemagne, dans un papier publié dans la revue PLOS Biology.
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont confronté des mésanges, parents et enfants, à des casse-têtes. Ils ont dispersé dans la forêt des mangeoires équipées de petites trappes rouges, que les oiseaux devaient pousser vers la gauche, ou vers la droite, pour accéder à un ver de farine. Les scientifiques ont ainsi pu observer le comportement des oisillons et de leurs parents dès la première sortie du nid des petits.
Des modèles d’apprentissage variés
Résultat: les premiers oisillons à s’élancer dehors ont copié des adultes. Mais à la grande surprise des chercheurs, ceux qu’ils ont copiés n’étaient pas leurs parents, à 75%. Ce qui est encore plus intéressant, c’est ce qu’ont fait les oisillons suivants. Tous ceux qui sont sortis du nid après le premier ont quant à eux copié leurs frères et sœurs, déjà dehors, à 94%.
Cet apprentissage flexible est probablement lié au fait que les mésanges ont un temps de soin parental très limité. Au bout de deux ou trois semaines, elles sont déjà indépendantes ! Contrairement à d’autres espèces qui passent parfois plusieurs mois avec leurs parents, comme les primates par exemple, les mésanges ne misent pas sur ce qu’on appelle l’héritage culturel, ou la transmission verticale. Au lieu de cela, elles multiplient les modèles, ce qui rend leur connaissance plus robuste. Leur savoir ne dépend donc pas d’un seul individu, et il a beaucoup moins de chance de s’éteindre si le modèle en question disparaît.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press