
Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’avenir des énergies fossiles sera au coeur de la COP28 prévue en novembre et décembre 2023 à Dubaï. Son objectif est de limiter le réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle à moins de 2°C et de préférence à 1,5°C, conformément aux objectifs de l’accord de Paris. La plupart des plus grands producteurs mondiaux se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle.
« L’avenir de l’humanité remise en question »
Le rapport annuel sur l’écart de production du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) montre clairement que les projets de production des 20 principaux pays producteurs – dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Australie et les Emirats arabes unis, hôtes de la COP28 – vont dans le sens opposé.
Dans l’ensemble, les projets gouvernementaux produiraient en 2030 110% de combustibles fossiles de plus que ce qui serait compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5°C, et 69 % de plus que ce qui serait compatible avec un réchauffement de 2°C.
« Ces projets visant à augmenter la production de combustibles fossiles compromettent la transition énergétique nécessaire pour parvenir à des émissions nettes nulles, ce qui remet en question l’avenir de l’humanité », a averti Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « A partir de la COP28, les nations doivent s’unir pour (parvenir à) une élimination progressive, gérée et équitable, du charbon, du pétrole et du gaz, afin d’atténuer les turbulences à venir et d’en faire bénéficier chaque habitant de la planète ».
« Grand écart »
La combustion des énergies fossiles est la principale source d’émissions des gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Mais les pays producteurs sont peu enclins à le reconnaître officiellement lors des négociations en matière de climat, et même l’Accord de Paris de 2015 ne mentionne pas explicitement la manière d’atteindre les objectifs qu’il fixe.
Cela a conduit à un « grand écart » entre les projets de production et la nécessité d’abandonner rapidement les combustibles fossiles pour atteindre les objectifs climatiques, a souligné Ploy Achakulwisut, auteur principal du rapport du PNUE et scientifique au sein de l’Institut de l’environnement de Stockholm.
Le rapport du PNUE englobe 20 pays qui représentent 82% de la production et 73% de la consommation mondiale de combustibles fossiles. Il souligne que les hausses de production prévues dans ces pays produiraient 460% de plus de charbon, 82% de plus de gaz et 29% de plus de pétrole que ce qui serait conforme à la limite de 1,5°C.
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