Africa-Press – Côte d’Ivoire. Une lune peut-elle avoir une lune ? », nous demande Jeff Gagnon sur notre page Facebook. C’est notre Question de la semaine. Merci à toutes et tous pour votre participation.
C’est une question que se sont déjà posé deux astronomes, Sean Raymond, de l’université de Bordeaux, et Juna Kollmeier, du Carnegie Observatories de Pasadena (Etats-Unis), en 2018. Leur conclusion a fait l’objet d’un article publié sur le site de Sciences et Avenir et titré « Des lunes de lune pourraient exister dans le système solaire« .
Les lunes de lune pourraient théoriquement exister
Malheureusement, on n’a encore jamais observé de lunes de lune. Ni dans le système solaire et encore moins ailleurs, ce qui explique, probablement, que ce type d’astre n’a pas de nom officiel. Mais les calculs réalisés par les deux chercheurs indiquent que des lunes de lunes pourraient théoriquement exister. Et ils proposent de les appeler « submoons » (sous-lunes), d’autres préférant les qualifier de « moonmoons » (lune-lunes).
Il serait toutefois extrêmement difficile de les détecter. Et des conditions très strictes doivent être réunies pour qu’un tel astre puisse bel et bien se former. Sa propre lune, tout d’abord, devrait se trouver à bonne distance de la planète mère pour ne pas être piégée par la force de gravitation. Mais elle devrait en revanche être assez proche de cette lune, pour être rattachée à son champ de gravité.
Il faudrait enfin, suite à un impact, qu’un morceau de roche soit arraché à la lune selon une vitesse et un angle bien déterminés. L’équilibre d’un tel système serait dans tous les cas fragile et sa durée de vie relativement brève, car l’orbite d’une lune change au cours de son évolution, comme cela a été le cas avec notre satellite naturel.
Notre Lune avait-elle une lune autrefois ?
Autant de raisons qui expliqueraient, statistiquement, qu’on ait jamais encore observé de « moonmoons » dans le système solaire. Selon les deux astronomes, quatre lunes pourraient toutefois en avoir abritées au cours de leur histoire: Titan et Japet, qui gravitent autour de Saturne, Callisto, deuxième plus gros satellite de Jupiter… la quatrième étant notre satellite naturel !
« Nous avons découvert que seuls des sous-lunes d’environ 10 km de diamètre gravitant autour de lunes de quelques milliers de kilomètres de large, orbitant elles-mêmes à une bonne distance de leurs planètes, pourraient effectivement perdurer », indiquent ainsi les chercheurs. Ils estiment également que la première exolune présumée (Kepler 1625b I), qui aurait la taille de Neptune et orbiterait autour d’une géante gazeuse dix fois plus massive que Jupiter, à 8000 années-lumière de la Terre, aurait les bonnes caractéristiques pour abriter une ou plusieurs lunes de lunes.
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