« Le Québec veut faire de l’Afrique une priorité commerciale »

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« Le Québec veut faire de l’Afrique une priorité commerciale »
« Le Québec veut faire de l’Afrique une priorité commerciale »

Africa-Press – Djibouti. Depuis sa création, en 1969, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) est la plus importante organisation patronale de la Belle Province. Elle compte plus de 70 000 adhérents, de la PME au grand groupe, tous secteurs d’activité confondus.

À ce titre, elle fait partie des institutions que les pouvoirs publics québécois, mais aussi canadiens, consultent dès qu’il s’agit d’associer le secteur privé à des discussions relatives à la promotion des exportations ou à l’immigration. Avec, dans ces deux cas, le continent africain en ligne de mire.

Karl Blackburn, président du CPQ depuis 2020, voit en la francophonie économique aujourd’hui en marche la clé qui permettra aux entreprises québécoises d’ouvrir plus largement la porte des marchés africains. Rencontre.Quel regard votre organisation porte-t-elle sur l’Afrique ?

Karl Blackburn : Nous devons faire du continent notre priorité. Les échanges du Québec avec l’Afrique représentent, chaque année, entre 2,2 milliards et 2,7 milliards de dollars. C’est évidemment trop peu au regard du gigantesque potentiel économique du continent.

Dans le même temps, 70% de nos échanges commerciaux annuels se font avec les États-Unis. C’est une réalité dont nous devons tenir compte, même si, depuis la pandémie de Covid-19, beaucoup d’entrepreneurs ont diversifié leurs marchés et en ont gagné en Afrique. L’ensemble du secteur privé québécois s’intéresse au continent. Le CPQ ne peut que soutenir ce mouvement.

De quelle manière ?

Nous organisons des événements internationaux entre marchés francophones et nous y participons. Avec le gouvernement québécois, le CPQ s’est beaucoup investi dans le dossier de la francophonie économique. Nous sommes l’un des 28 membres fondateurs de l’Alliance des patronats francophones, qui a vu le jour en mars 2022 à Tunis pour, justement, collaborer avec les gouvernements et les institutions afin qu’un tel espace d’échanges puisse voir le jour. La ville de Québec accueillera, en juin 2023, la troisième rencontre de cette Alliance. Plus de 500 délégués des milieux d’affaires francophones feront le déplacement.

La francophonie économique doit-elle faciliter l’implantation du secteur privé québécois en Afrique ?

C’est l’outil qui améliorera nos échanges. L’utilisation d’une langue commune est à la fois un levier de croissance et un moyen d’établir la confiance entre deux partenaires. Pour un entrepreneur, la perception du risque en Afrique est élevée. Il faut donc s’appuyer sur tout ce qui peut atténuer cette perception.

Le Québec cherche à faciliter l’immigration économique francophone. Pour quelle raison ?

Pour éviter une pénurie de main-d’œuvre, le Québec devra trouver 1,4 million de travailleurs d’ici à 2030. Ce besoin devra être comblé pour moitié par de l’immigration directe. Selon les statistiques, il nous faut accueillir près de 80 000 personnes par an. Le Québec est vieux, l’Afrique est jeune, les intérêts mutuels existent. D’autant que notre gouvernement affiche sa volonté de recourir à une immigration économique qui tende à être exclusivement francophone.

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