FAD Célèbre Son 48e Anniversaire de Création

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FAD Célèbre Son 48e Anniversaire de Création
FAD Célèbre Son 48e Anniversaire de Création

Africa-Press – Djibouti. À l’aube du 6 juin 2025, alors que le ciel se teintait encore d’un bleu nocturne, le camp militaire Cheik Osman résonnait d’un silence solennel. Plus de 1 600 soldats se sont alignés sur le champ de parade, dans une immobilité parfaite, formant une fresque vivante de discipline, de fierté et d’engagement. Cette matinée, marquée par une double symbolique – l’anniversaire de la création de l’Armée nationale et la célébration de l’Aïd al-Adha – a uni, dans un même souffle, le sacré et le patriotique. Car le 6 juin n’est pas une date anodine à Djibouti. C’est le jour où, en 1977, l’armée nationale est née dans les pas de l’indépendance. Une armée formée dans les premières heures d’une république encore fragile, mais déjà résolue à garantir sa souveraineté. Quarante-huit ans plus tard, cet héritage est toujours vivant dans les rangs droits des militaires rassemblés, comme un serment silencieux transmis de génération en génération. C’est dans cette ambiance de recueillement et de rigueur que le Chef d’État-Major général des Armées, le général de corps d’armée Zakaria Cheik Ibrahim, a accueilli les plus hautes autorités de l’État. Le Premier ministre, Son Excellence Abdoulkader Kamil Mohamed, le ministre de la Défense, Son Excellence Hassan Omar Mohamed, ainsi que de nombreux hauts responsables civils et militaires ont participé à cette cérémonie, dont la sobriété rehaussait la solennité.

Accompagné des autorités, le général a passé les troupes en revue, un geste chargé de symbole. Chaque regard échangé entre les soldats et leurs chefs semblait dire:

« Nous sommes prêts. »

La présence de l’État, aux côtés de l’armée, a donné à cette célébration une portée nationale. Elle affirmait une vérité fondamentale: à Djibouti, la défense de la patrie est l’affaire de tous, pas seulement des militaires.

Avant même que ne résonne le premier pas du défilé, le silence du camp a été habité par les paroles du Saint Coran, suivies de la lecture de l’Ordre du Jour. Puis, dans une atmosphère presque religieuse, le message officiel du Chef d’État-Major a été lu. Ce texte, plus qu’une simple allocution protocolaire, portait la mémoire collective d’une institution forgée dans les épreuves. Dans son discours, le général Zakaria Cheik Ibrahim est revenu sur les origines de l’armée djiboutienne, née avec la République. Il a salué les pionniers – ces hommes et ces femmes qui, dès le départ, ont enfilé l’uniforme avec honneur, dans un pays encore en construction. Il a aussi souligné la continuité de leur engagement à travers les nouvelles générations de soldats, aujourd’hui formées, aguerries, prêtes à faire face aux défis modernes.

Le général a insisté sur plusieurs piliers fondamentaux: discipline, formation, unité. Mais surtout, il a rappelé que l’armée djiboutienne n’était pas seulement une force de défense, mais aussi un pilier de stabilité nationale et régionale.

Le cœur de la fête: un défilé d’engagement

Puis, le moment tant attendu est arrivé. Sous un ciel encore frais, les premières notes de la Musique Nationale des Armées ont lancé le défilé militaire. Cette marche, précise, cadencée, presque chorégraphiée, était le reflet d’une organisation millimétrée et d’une cohésion sans faille. Le défilé à pied a été structuré en trois blocs.

Le premier bloc a ouvert la marche avec solennité. En tête, la Musique des Armées donnait le ton, avec ses cuivres puissants et ses percussions maîtrisées. Ce bloc réunissait les unités de première ligne et de soutien:

Le Bataillon du Personnel Féminin, fort de 600 militaires, symbole de l’engagement des femmes dans la défense nationale;
La Garde Républicaine, garante de la sécurité présidentielle et des institutions ;
La Gendarmerie Nationale, acteur central de la sécurité intérieure ;
Les Garde-Côtes, veillant sur le littoral stratégique de Djibouti ;
Les Sapeurs-Pompiers, intervenants essentiels en cas de catastrophe ;
L’Armée de l’Air, protectrice de l’espace aérien national ;
L’Académie Militaire Interarmées d’Arta, creuset de la formation militaire supérieure ;
La Marine Nationale, défenseure des eaux territoriales ;
Le Régiment d’Artillerie, spécialiste du tir d’appui ;
La Direction Centrale du Matériel, maillon logistique indispensable.

Le deuxième bloc, toujours sur la marche numéro 1 mais en chantant en cadence, regroupait le Régiment du Quartier Général et le Régiment Blindé. Leur défilé chanté traduisait la solidarité et la préparation permanente de ces unités opérationnelles. Enfin, le troisième bloc, au rythme de la marche dite “FAQLEH”, a mis en avant l’élite des forces d’intervention:

La Brigade Spéciale de la Police Nationale, experte en opérations urbaines ;

Le Régiment d’Action Rapide, toujours prêt à intervenir dans l’urgence ;

Le Bataillon d’Intervention Rapide, entraîné aux menaces asymétriques ;

L’Unité Para-Commando, troupe d’élite des opérations spéciales. Chacun de ces soldats, qu’il soit jeune recrue ou vétéran chevronné, défilait avec un même regard déterminé. Ce n’était pas une simple marche: c’était une démonstration vivante de loyauté à la République.

Une mémoire qui se tient debout

Une fois les pas cadencés tus, la cérémonie a repris un ton grave. La délégation officielle s’est rendue sur la tombe du père de la Nation, Hassan Gouled Aptidon. Là, la Fatiha a été récitée, dans un silence sacré. Le moment s’est poursuivi au Monument des Martyrs, devant lequel une gerbe de fleurs a été déposée. Aucun discours. Juste un geste sobre, puissant. Car ici, le respect n’a pas besoin de mots. Il se lit dans les regards baissés, les mains croisées, et le vent léger qui semble porter les noms de ceux tombés pour la patrie.

Fait rare et fort, la célébration militaire coïncidait cette année avec la fête de l’Aïd al-Adha. Le camp Cheik Osman s’est alors transformé en un vaste espace de prière. Militaires, membres du gouvernement, parlementaires, diplomates, partenaires internationaux et citoyens ordinaires s’y sont rassemblés dans un même élan de foi.

La prière collective, dirigée par un imam respecté, a été empreinte de recueillement. En ce jour de sacrifice, chacun a pu méditer sur la signification profonde du don de soi – une valeur que l’armée partage intimement avec l’esprit de l’Aïd. Après une matinée intense, l’ambiance s’est adoucie. Dans la salle de réception du camp, un moment de fraternité a réuni les militaires et leurs invités autour d’un rafraîchissement. Là, la rigueur a laissé place à la convivialité. Les uniformes se sont mêlés aux habits traditionnels dans une ambiance chaleureuse. Le Groupe Harbi, bien connu pour ses performances vibrantes, a animé ce moment avec des chants patriotiques. Le public, touché, a chanté à l’unisson, témoignant de l’attachement du peuple djiboutien à ses soldats. Si cette journée a été marquée par les hommages et la prière, elle a aussi été l’occasion de montrer que l’armée djiboutienne est prête à affronter les défis de demain. En constante modernisation, formée avec rigueur, elle incarne la stabilité dans une région marquée par les tensions.

Ce 6 juin 2025, Djibouti a montré que son armée n’est pas seulement une institution: elle est une mémoire vivante, un rempart solide, et une promesse tenue. Une promesse d’unité, de vigilance, de fidélité.

Et tant qu’elle sera là, la République, elle aussi, restera debout.

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