Africa-Press – Djibouti. Lors de la Journée Nationale sur la Bonne Gouvernance qui a eu lieu au Palais de la Républque, le chef de l’Etat a prononcé un important discours dans lequel il a réaffirmé l’importance cruciale que revêt la réforme de nos entreprises et établissements publics. « Dans un contexte mondial en constante mutation, seule une gouvernance rigoureuse, responsable et transparente permettra à nos institutions de servir efficacement l’intérêt général. Cette réforme, profondément réfléchie, est l’expression d’une volonté politique forte et assumée. Elle traduit notre engagement commun pour un avenir plus performant, plus équitable et plus durable. », a-t-il déclaré.
Nous vous reproduisons l’intégralité de l’intervention du Président de la République.
En cette journée nationale dédiée à la gouvernance des entreprises et établissement publics, j’ai tenu à vous accueillir dans l’enceinte du Palais de la république pour vous signifier l’importance que j’accorde à la gouvernance des entités dont la responsabilité vous a été confiée. Je sais que c’est une responsabilité prégnante, qui vous engage, et vous demande un investissement de chaque instant.
Je sais aussi que c’est une responsabilité exigeante, car on attend de vous des résultats, tangibles, palpables, qui impactent positivement le quotidien de nos concitoyens. Je sais également les difficultés qui sont les vôtres. Ces difficultés, vous les éprouvez des fois, dans la distorsion entre les objectifs assignés et les moyens mis à votre disposition. Vous les éprouvez aussi lorsque vous êtes tenaillé entre lourdeur bureaucratique et les demandes pressantes des usagers. Ces difficultés et tant d’autres, le gouvernement les a répertoriées dans un diagnostic approfondi qui dresse l’état de nos entreprises et établissements publics. Il s’est livré à un examen critique sans tabou, ni concession en mettant en relief les obstacles sur le chemin de la bonne gouvernance.
Ce diagnostic radical, le gouvernement l’a entrepris aussi dans le cadre d’un dialogue constructif avec l’ensemble des parties prenantes de façon à en garantir l’inclusivité et l’appropriation collective.
C’est pourquoi l’initiative de reformer en profondeur nos établissements et entreprises publics puise sa légitimité dans une volonté politique clairement réfléchie.
Dans un monde en proie à des crises de toutes sortes, aussi bien imprévisibles que violentes, chaque nation est confrontée à des tensions qui peuvent ébranler son modèle économique et son modèle social. Notre pays ne fait pas exception à la règle même si nous avons su faire preuve de résilience lorsqu’il le fallait. En grande partie d’ailleurs grâce aux entreprises publiques qui tantôt en servant d’amortisseur face aux chocs exogènes, tantôt de levier de croissance pour notre économie nationale, ont pleinement participé à notre développement socio-économique. C’est pourquoi la reforme préconisée tend à projeter nos entreprises et établissements publics dans le nouveau contexte pour qu’elles continuent à assumer leur double objectif de service public et de développement économique. Ce nouveau contexte, comme vous le savez, il est fait de compétitivité mais il est fait aussi d’innovation avec le numérique et déjà l’intelligence artificielle. Nous devons non seulement intégrer ces paramètres dans la structuration de nos entreprises mais en faire des atouts pour atteindre nos objectifs.
Vous l’aurez compris, la reforme que nous ambitionnons n’est rien d’autre qu’une modernisation de nos entreprises pour les rendre plus adaptées aux exigences et aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Cette réforme, mesdames et messieurs, doit impérativement reposer sur trois piliers qui formeront l’armature de la bonne gouvernance publique.
Tout d’abord l’efficacité et la performance.
En effet pour que nos établissements et nos entreprises développent une culture de performance et d’efficacité elles doivent s’appuyer sur une ressource humaine de très grande compétence.
C’est-à-dire des hommes et des femmes dont l’expérience et la formation servent de plus-value à la compétitivité et au rendement de l’entreprise.
Le deuxième pilier de cette réforme, c’est l’exigence de transparence et de redevabilité. Là aussi nous ne devons pas tergiverser. Chaque franc public investi doit être traçable. Ce n’est pas seulement une question d’intégrité et de moralité. Mais c’est aussi un enjeu de crédibilité et de confiance vis-à-vis de nos concitoyens.
Enfin le troisième pilier sur lequel repose cette réforme concerne la perception même de nos entreprises. Nous devons en effet considérer nos entreprises comme un patrimoine d’intérêt commun. Et ceci en gardant à l’esprit que ce que nous entreprenons aujourd’hui, nous les réalisons aussi pour les générations futures.
Comme vous le voyez, cette réforme ne découle pas d’un choix politique contingent, mais d’une nécessité historique qui engage notre futur et notre devenir.
Comme toute réforme d’envergure, cette réforme suscitera sans doute des résistances, car elle vient bousculer nos inerties et nos habitudes. Mais cette remise en question est salutaire car elle est la condition de cette régénération des esprits indispensable pour la bonne gouvernance des nos entreprises publiques.
Naturellement, dans cette nouvelle configuration qui se redessine, l’Etat actionnaire veillera aussi bien à la protection de ses actifs qu’à la cohérence stratégique de ses engagements. Tout en assumant pleinement son rôle de gérant de l’accès et de droit au service public de qualité, l’Etat fera en sorte que, dans les secteurs concurrentiels, nos entreprises et établissements publics restent dans une logique de compétitivité.
C’est donc dans ce nouveau cadre que nos entreprises et établissements publics devront désormais se mouvoir et conclure un contrat d’objectifs et de performance. Ce contrat incarnera leur engagement devant la Nation et les rendra comptables de leurs actions et de leurs résultats. Ce dernier disposera naturellement de tous les moyens appropriés pour engager cette réforme vitale pour notre pays et notre économie.
Et je veillerai personnellement à la concrétisation de cette réforme d’intérêt suprême pour notre Nation.
Il est temps de passer des intentions aux actes.
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