Un groupe lié à Al-Qaïda impose un blocus à Bamako, Mali, menaçant le gouvernement militaire. Ce blocus a entraîné une pénurie de carburant, affectant l’économie et provoquant des tensions croissantes parmi la population. Les analystes craignent un effondrement du gouvernement face à cette menace croissante.
La presse britannique a rapporté que le blocus imposé par un groupe lié à Al-Qaïda sur Bamako, la capitale de la République du Mali en Afrique de l’Ouest, menace de renverser le conseil militaire au pouvoir et de transformer le pays en un État dirigé par un “groupe terroriste”, selon ses termes.
Le groupe Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin, l’une des principales branches d’Al-Qaïda dans la région du Sahel, impose un blocus sévère sur Bamako depuis septembre dernier en interdisant l’entrée des cargaisons de carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
Ce blocus a entraîné une réduction de 80 % des approvisionnements en carburant, provoquant la fermeture d’écoles et d’usines, restreignant la circulation des civils, rationnant la consommation d’électricité et augmentant les coûts de transport, ce qui a paralysé l’économie et suscité un mécontentement croissant parmi la population, selon le rapport.
Le conseil militaire dirigé par le général Assimi Goïta souffre d’une isolation tant intérieure qu’extérieure.
Après avoir expulsé les forces françaises et rompu les relations avec ses alliés occidentaux, il a fait appel à l’influence russe par le biais de la “Légion Africaine” pour lutter contre les groupes armés, sans obtenir de résultats concrets.
Le gouvernement a pris des mesures pour stopper toute rébellion au sein de l’armée, remplaçant Goïta le chef d’état-major des forces terrestres, le chef des renseignements militaires et le vice-président de l’état-major le 22 octobre.
Dans le contexte du blocus, les ambassades américaine, britannique, française et d’autres ont ordonné à leurs ressortissants de quitter le Mali, un signe de perte de confiance dans la capacité du gouvernement à résister.
Le rapport souligne que le groupe Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin est devenu une force régionale, opérant dans sept pays à travers le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, avec un effectif estimé à environ 8 000 combattants.
À l’intérieur du Mali, le groupe contrôle de vastes zones en dehors de la capitale et impose son autorité, selon des rapports de droits humains qui confirment des violations graves, y compris des viols et une répression armée.
Un rapport récent rédigé par Nina Wilén, directrice à l’Institut Egmont des relations internationales en Belgique, a évoqué la situation au Mali, indiquant qu’il existe plusieurs scénarios possibles, y compris la chute de la capitale Bamako, un accord de négociation entre le groupe Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin et le régime militaire, ou une intervention militaire permettant aux autorités de briser le blocus.
Les analystes estiment que le groupe tente de renverser le gouvernement malien, qui a échoué à stopper l’insurrection islamiste en cours.
Un nouveau coup d’État ou l’effondrement du régime actuel pourrait déstabiliser encore plus la région du Sahel, permettant aux militants d’étendre leurs opérations.
Cependant, la presse britannique estime que la probabilité d’un effondrement du régime par une révolte populaire ou un nouveau coup d’État semble plus proche que celle d’un effondrement par une attaque militaire directe du groupe Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin.
Il convient de noter que ce groupe contrôle désormais de vastes parties du Mali, ainsi que des zones au Niger et au Burkina Faso, qui font partie de ce que l’on appelle le “cercle des coups d’État” dans la région du Sahel.
La situation au Mali est marquée par une instabilité politique persistante, exacerbée par des coups d’État et la montée des groupes armés.
Depuis 2012, le pays fait face à une insurrection islamiste qui a conduit à l’effondrement de l’autorité gouvernementale dans plusieurs régions.
Les interventions militaires étrangères, notamment françaises, ont été critiquées pour leur efficacité limitée, laissant place à des groupes comme la Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin, qui exploitent le vide sécuritaire.





