Africa. Plusieurs pays européens s’orientent vers une nouvelle approche migratoire consistant à transférer les demandeurs d’asile déboutés vers des pays africains tiers, plutôt que de les renvoyer dans leur pays d’origine.
Des projets pilotes menés par la Grèce
En Grèce, le ministère des Migrations a annoncé des discussions avec plusieurs gouvernements africains en vue de créer des centres d’accueil destinés aux migrants dont les demandes d’asile ont été rejetées, dans le cadre d’accords bilatéraux.
Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large au sein de l’Union européenne, qui cherche à externaliser la gestion migratoire en échange d’un soutien financier ou politique.
La Grèce, l’une des principales portes d’entrée vers l’Europe, subit de fortes pressions des partis de droite réclamant un renforcement des contrôles frontaliers et une politique plus stricte.
D’autres pays comme l’Italie et le Danemark explorent des pistes similaires, s’inspirant du modèle britannique avec le Rwanda, bien que ce dernier ait été suspendu après des controverses juridiques et éthiques.
Réactions africaines: entre rejet et pragmatisme
Les réactions africaines demeurent mitigées: certaines capitales se disent ouvertes à la négociation en échange de bénéfices économiques ou diplomatiques, tandis que d’autres refusent catégoriquement, dénonçant une atteinte à la souveraineté et la transformation du continent en « décharge humaine » pour les politiques européennes.
Des ONG africaines avertissent que l’accueil des migrants expulsés pourrait aggraver les tensions sociales et accentuer la pression sur les services publics, dans des pays déjà fragilisés par le manque d’infrastructures et de ressources.
Une politique aux répercussions internationales
Ce tournant marque un glissement vers des politiques de dissuasion par la déportation, un modèle souvent associé à l’administration Trump aux États-Unis.
L’Union européenne espère ainsi réduire les arrivées par la Méditerranée, mais ses détracteurs l’accusent de négliger les causes profondes de la migration, telles que les conflits, la pauvreté et l’instabilité politique.
Des experts alertent sur le risque de tensions accrues entre l’Europe et l’Afrique, si ces mesures sont appliquées sans concertation équitable ni respect des intérêts mutuels.





