Africa. Un haut responsable du département d’État américain a déclaré que Washington étudie des mesures telles que l’imposition de sanctions et l’implication du Pentagone dans la lutte contre le terrorisme, dans le cadre d’un plan visant à contraindre le gouvernement nigérian à mieux protéger les communautés chrétiennes et les libertés religieuses, selon ses termes.
Le président américain Donald Trump a placé le Nigeria sous surveillance, après avoir menacé début novembre d’une intervention militaire pour ce qu’il a qualifié de mauvais traitement des chrétiens dans le pays.
Le gouvernement nigérian, de son côté, estime que ces accusations reflètent une lecture erronée d’une situation sécuritaire complexe, sans tenir compte des efforts menés pour préserver la liberté de culte.
Le haut responsable, qui dirige le bureau des affaires africaines du département d’État, a précisé devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants que l’administration Trump prépare « un plan pour inciter le Nigeria à accorder une attention accrue à la protection des communautés chrétiennes ».
« Ce plan intégrera la participation des départements d’État et du Trésor concernant les sanctions, ainsi qu’une possible contribution du Pentagone dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué.
Réaction du Nigeria
Abuja a fermement rejeté les accusations de Trump, les qualifiant de « trompeuses et nuisibles à l’image du pays ».
En octobre dernier, Washington a replacé le Nigeria sur la liste des pays « particulièrement préoccupants », accusés de violations des libertés religieuses.
Le ministère nigérian des affaires étrangères a réaffirmé son engagement à combattre l’extrémisme et a exprimé l’espoir que les États-Unis demeurent un partenaire stratégique, tout en assurant qu’aucun citoyen ne sera discriminé pour sa religion ou son origine ethnique.
Un pays pluriel confronté à la violence
Le Nigeria compte plus de 200 groupes ethniques pratiquant le christianisme, l’islam et les religions traditionnelles. Malgré un long passé de coexistence, des tensions ethniques et des conflits autour des ressources continuent d’alimenter la violence.
La secte Boko Haram mène depuis 15 ans une insurrection dans le nord-est du pays, ayant causé des dizaines de milliers de morts, dont la majorité seraient musulmans, selon des experts en droits humains.
Alors que le gouvernement nigérian et l’Union africaine nient toute forme de persécution religieuse ou de génocide, la communauté internationale appelle Abuja à renforcer la sécurité intérieure et à mettre fin à la spirale de la violence qui fragilise durablement le pays.





