Africa. L’organisation Human Rights Watch (HRW) a exhorté l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) à placer la protection des droits humains et du droit international humanitaire au cœur de leur partenariat, en appelant les deux blocs à redoubler d’efforts pour lutter contre les atrocités liées aux conflits et renforcer les institutions de justice et d’imputabilité.
Selon Allan Ngari, directeur du plaidoyer pour l’Afrique à HRW, la montée des tensions géopolitiques mondiales rend plus que jamais nécessaire que les deux unions « assument pleinement leurs responsabilités fondamentales ».
À l’approche du 7e sommet UA-UE prévu les 24 et 25 novembre à Luanda (Angola), HRW a exhorté les dirigeants à « ne ménager aucun effort pour poursuivre les auteurs de crimes graves » et à soutenir des stratégies visant à faire face aux défis persistants et émergents en matière de droits humains.
L’organisation a rappelé que des conflits armés brutaux ont entraîné le déplacement de millions de civils, victimes d’attaques délibérées ou aveugles, provoquant morts, blessures et violations graves.
Soudan: combler le vide de la justice
HRW a appelé l’UA et l’UE à agir conjointement pour protéger les civils et combler le vide de responsabilité au Soudan, accusant les Forces de soutien rapide (RSF) et leurs alliés de commettre exécutions extrajudiciaires, tortures, disparitions forcées et violences sexuelles, tout en entravant l’aide humanitaire.
Sahel: spirale de violences et impunité
Dans le Sahel, HRW a dénoncé les attaques des groupes islamistes armés au Burkina Faso, au Mali et au Niger, responsables de déplacements massifs. L’organisation a également documenté des abus graves des forces gouvernementales dans le cadre d’opérations antiterroristes, ainsi que la répression de l’opposition politique, des médias et des manifestations pacifiques.
L’ONG estime que l’UE, qui redéfinit actuellement sa stratégie pour le Sahel, et l’UA, qui a nommé un envoyé spécial pour la région, disposent d’une position privilégiée pour condamner les crimes de guerre, exiger la protection des civils et faire pression pour des enquêtes indépendantes et la réparation des victimes.
RDC: violences persistantes et crimes de guerre
Concernant la République démocratique du Congo, HRW a accusé les forces armées congolaises et rwandaises, ainsi que le mouvement rebelle M23 soutenu par Kigali, d’avoir commis de graves violations du droit international humanitaire, notamment des massacres, des violences sexuelles, du travail forcé et le recrutement d’enfants soldats.
L’organisation a conclu en soulignant que l’impunité reste l’un des principaux obstacles à la paix durable et que l’Afrique et l’Europe doivent agir de concert pour que la justice devienne une réalité pour les victimes de toutes les guerres du continent.
