Mustafa Al-Mu’tasim – Maroc
CE Qu’Il Faut Savoir
Cet article examine les relations complexes entre l’Afrique et l’Occident, en mettant en lumière les tensions entre le colonialisme et les aspirations des peuples africains. Il aborde les défis posés par le néo-colonialisme et les discours populistes d’extrême droite, tout en soulignant l’importance des ressources naturelles africaines et les enjeux démographiques croissants sur le continent.
Africa. L’Ouest, ce sont des Occidentaux divers ; il y a un « Ouest humanitaire » qui rejette les agendas du néo-colonialisme, qui a souvent manifesté contre les guerres, la propagation du chaos destructeur, les divisions et les atteintes aux droits humains. Ses partisans ont protesté contre la guerre du Vietnam, contre les putschs en Amérique latine, contre la guerre en Irak, contre les massacres au Rwanda et en République démocratique du Congo, et ils manifestent aujourd’hui contre le génocide à Gaza. Cet Ouest humanitaire est, dans une certaine mesure, capable d’exercer des pressions sur les gouvernements de ses pays, notamment en période électorale.
Et il y a l’Ouest colonial, qui contrôle l’État profond, s’appuie sur les appareils de sécurité et sur les lobbies des industries civiles et militaires, agricoles, médicales, pétrolières, médiatiques et bancaires. Ce sont eux qui contrôlent les décisions de guerre et de paix et les sanctions économiques: ils déclenchent les guerres, colonisent les peuples et pillent leurs richesses.
Cette introduction était nécessaire pour préciser que les Occidentaux ne se valent pas, et que les problèmes des pays du Sud — dont les pays africains — ont été et restent liés à cet Ouest colonial influent et dominant.
L’Afrique, continent de l’avenir… mais avenir pour qui?
S’agit-il de l’avenir des États et des peuples africains pauvres et en retard, gouvernés par des dirigeants corrompus et autoritaires qui ont remis leurs décisions politiques et économiques au colonialisme pour que celui-ci pille les richesses de leurs pays en échange de leur maintien au pouvoir? Ou bien s’agit-il de l’avenir des puissances coloniales qui considèrent les trésors naturels de l’Afrique — terres fertiles, ressources hydriques abondantes, cheptels et minerais — comme des réserves qu’elles exploiteront à l’avenir?
Il est certain que l’ancien/nouveau colonialisme connaît son intérêt futur ; quant aux Africains, ils sont décrits par eux comme des sauvages, des barbares et des paresseux. Ils seraient, selon cette vision, comparables à des animaux, indignes de vivre dans des régions riches en ressources.
Le danger des néo-malthusiens et des néo-darwiniens pour l’Afrique
Historiquement, les crises du système capitaliste ont souvent coïncidé avec la montée d’un discours populiste d’extrême droite raciste. Ce qui interpelle aujourd’hui au sein de ces courants de droite inquiets pour l’avenir du capitalisme (le néolibéralisme mondialisé), c’est leur imprégnation par le néo-malthusianisme et le néo-darwinisme. Ces courants racistes estiment que, même s’ils remportent la compétition acharnée pour l’Afrique face à de grandes puissances comme la Chine et la Russie, ou à des acteurs émergents comme la Turquie et l’Iran, ils pourraient se heurter à un autre défi: l’explosion démographique de ce continent à forte natalité. La population est passée d’environ 400 millions d’habitants en 1974 à environ 1,558 milliard en 2025.
Cette explosion démographique fera augmenter les besoins des peuples africains et renforcera leur volonté et leur détermination à profiter de leurs ressources naturelles. Cela menace les ambitions du néo-colonialisme visant à faire de l’Afrique un continent pour son propre avenir.
Depuis la fin des années 1970, un débat a eu lieu au sein des milieux capitalistes de droite: le monde occidental doit-il intervenir pour « sauver » les peuples africains en cas de catastrophes naturelles, d’épidémies dévastatrices, de guerres meurtrières intestines et de famines? Ou faut-il respecter la « loi de la nature », la sélection naturelle et la survie du plus apte, qui serait « le meilleur »?
La réponse choisie depuis les années 1990 a été de s’éloigner de l’idée d’aider les populations du Sud en général et les Africains en particulier dans leurs maux, et d’accepter la loi naturelle (sélection naturelle) — donc de consentir au sacrifice d’une partie de l’humanité (les « barbares ») pour que l’autre partie (les « civilisés ») puisse vivre décemment et assurer ses intérêts futurs. La loi morale (aider les Africains) ne doit pas s’opposer à la loi de la nature, c’est-à-dire empêcher la nature d’exercer sa sélection.
De plus, sacrifier une partie des habitants de la terre pour que d’autres vivent mieux est présenté comme un acte moral. Ainsi est née une nouvelle interprétation de l’éthique, des idées, des croyances et des valeurs humaines ajustée aux intérêts et aux besoins futurs du colonialisme.
Mais la question demeure: la propagation de maladies et d’épidémies telles que le sida, Ebola, l’hépatite virale, de nouvelles souches de tuberculose, et la variole du singe au cours des dernières décennies en Afrique était-elle naturelle ou le fait d’acteurs déterminés?
Cette perception coloniale des relations entre l’humain occidental et « l’autre » n’est pas nouvelle. Pendant cinq siècles (depuis la découverte européenne des Amériques), le colonialisme occidental a commis des massacres, des génocides et a introduit des maladies inconnues des populations locales, telles que certaines infections sexuellement transmissibles et la tuberculose ; il a asservi et déplacé de force les peuples autochtones dans les Amériques, en Afrique et en Asie.
Le 20 novembre 2019, une vidéo du Dr Robert Young, médecin américain, est apparue, dans laquelle il témoignait devant la « Cour de justice de la nature » (ITNJ), une institution indépendante fondée par Sasha Stone, musicien et artiste, en 2015. Dans son témoignage, Robert Young affirmait que le fondateur de Microsoft, Bill Gates, planifiait d’utiliser la stérilisation pour contrôler la population mondiale, l’accusant d’avoir déclaré qu’il fallait se débarrasser de trois milliards de personnes, en commençant par les Africains, et citant des propos attribués à Gates en 2010: « Concernant la stérilisation et le contrôle des populations, il y a beaucoup trop de personnes sur cette planète et nous devons nous en débarrasser… Alors commençons en Afrique. Nous y ferons nos recherches, puis nous éliminerons la plupart d’entre eux, car ils sont pitoyables et n’ont aucune valeur. Ils ne font pas partie des économies mondiales. »
Il y eut évidemment une campagne visant à démentir Robert Young, pour invalider la vidéo et limiter sa diffusion, mais elle a refait surface en 2021 avec la pandémie de Covid-19 et les débats sur les vaccins. La vidéo circule encore aujourd’hui dans certains pays africains.
En 1992, le magazine Rolling Stone publia un article sur le vaccin antipoliomyélitique oral (OPV) développé par le Dr Hilary Koprowski et testé en Afrique. La revue avançait que ce vaccin pourrait être une source possible du virus de l’immunodéficience humaine (HIV), identifié dans les années 1980, en raison de l’utilisation de cellules rénales de chimpanzé infectées pour cultiver le virus vaccinal. Rolling Stone fut accusé de promouvoir une théorie du complot et fit face à des poursuites qui le contraignirent à présenter des excuses. Mais en 1999, le journaliste Edward Hooper, dans son livre « The River: A Journey to the Source of HIV/AIDS », soutint que le vaccin antipoliomyélitique oral, utilisant des cellules de chimpanzé porteuses du virus, avait provoqué l’apparition du VIH chez l’humain quand Koprowski vaccina des enfants au Congo entre 1957 et 1960.
L’industrie pharmaceutique et les promoteurs des vaccins ont de nouveau réfuté ces affirmations, affirmant qu’il n’existait pas de lien entre le vaccin antipoliomyélitique et le VIH. Hooper, cependant, resta convaincu de ses conclusions, allant jusqu’à accuser l’existence d’une dissimulation organisée.
Il est possible qu’Hooper ait partiellement raison, ou que ses accusations ne soient pas entièrement prouvées comme le prétendent ses opposants. Le problème est que les pays africains n’ont pas la capacité de mener des recherches indépendantes pour trancher définitivement sur l’origine de la diffusion du sida en Afrique ; c’est là une conséquence du retard de développement.
En 2014, le site canadien LifeSiteNews, opposé à l’avortement et à la stérilisation, publia un article affirmant que l’Association kenyane des médecins catholiques aurait trouvé un composant provoquant des avortements dans le vaccin contre le tétanos administré à 2,3 millions de filles et de femmes par l’OMS et l’UNICEF. L’accusation de stérilisation par les vaccins n’était pas nouvelle ; elle remonte à plus de vingt ans, à l’époque où l’OMS lançait des campagnes vaccinales contre le tétanos en Inde, au Mexique, au Nicaragua et aux Philippines en 1994. Les Philippines avaient interdit l’initiative en raison des inquiétudes suscitées par ces allégations, et l’OMS publia un communiqué affirmant qu’elles étaient « entièrement sans fondement ».
Lorsque la rumeur réapparut au Kenya en 2014, l’OMS publia un autre communiqué pour assurer que le vaccin contre le tétanos était sûr. Mais on prétendit ensuite que l’OMS avait menti et que des injections de vaccins contaminés par l’hormone de grossesse — la gonadotrophine chorionique humaine (hCG) — avaient été administrées délibérément à de jeunes femmes au Kenya, provoquant l’infertilité.
Le 27 mai 2016, LifeSiteNews et l’Église catholique kenyane accusèrent l’UNICEF et l’OMS d’avoir « supervisé une stérilisation de masse » au Kenya sous couvert d’une campagne vaccinale contre le tétanos depuis 2014. Des médecins auraient récupéré des flacons de vaccin et les auraient analysés, trouvant la présence de l’hormone hCG associée à la toxine tétanique dans les résidus des flacons. Des enquêtes et des analyses furent rapportées comme ayant détecté une combinaison Tetanus Toxoid/hCG.
Conclusion
Il n’y a pas de doute, selon l’argument avancé ici, que l’OMS opère dans le cadre d’un agenda visant à réduire la population mondiale. C’est un agenda « diabolique », comme l’intitule le film « Infertilité: un agenda diabolique », présenté comme soutenu par Bill Gates, promoteur du contrôle des naissances et grand financier de l’OMS.
On rappelle aussi que son père a été président d’une organisation de planning familial, et que les dispositifs contraceptifs et médicaments testés par cette organisation en Afrique, en Amérique latine et en Asie auraient causé, selon ces critiques, des dégâts tels que stérilité, fausses couches et cancers utérins.
Le sida, Ebola, de nouvelles souches de tuberculose, la variole du singe, les hépatites virales et le Covid-19 peuvent être des maladies d’origine naturelle, ou des produits de laboratoires d’armes biologiques testées dans les pays du Sud et particulièrement en Afrique. Quoi qu’il en soit, nous sommes face à un agenda visant à mettre en œuvre les recommandations du groupe qui a élaboré le rapport de Lugano.
L’Afrique a longtemps été marquée par l’influence coloniale occidentale, qui a façonné ses structures politiques et économiques. Les pays africains ont souvent été gouvernés par des dirigeants qui ont favorisé des intérêts étrangers au détriment de leur propre population. Cette dynamique a créé des inégalités persistantes et a alimenté des discours critiques sur le néo-colonialisme, qui continue d’affecter le continent aujourd’hui.
Au fil des décennies, les crises économiques mondiales ont coïncidé avec la montée de mouvements populistes, souvent teintés de racisme, qui cherchent à justifier des politiques néo-coloniales.





