CE Qu’Il Faut Savoir
Dans un rapport, Dimitri Nefidov met en lumière les conflits croissants au Soudan et au Sud-Soudan, soulignant leur impact sur la situation humanitaire et les stratégies internationales. Les sanctions prolongées du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sud-Soudan et les tentatives de coopération avec la Russie et la Chine sont également abordées.
Africa. Dans son rapport publié par une source locale, l’auteur Dimitri Nefidov met en lumière l’escalade des conflits politiques et militaires au Soudan et au Sud-Soudan, ainsi que leur impact sur la situation humanitaire et les stratégies régionales et internationales concernant les ressources naturelles et les partenariats internationaux.
Il indique que le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé en mai 2025 les sanctions imposées au Sud-Soudan jusqu’au 31 mai 2026, incluant le gel des avoirs, l’interdiction de voyager et l’embargo sur les armes. Cette décision a été adoptée par 9 voix pour, tandis que la Russie, la Chine, l’Algérie, la Somalie, la Sierra Leone et le Pakistan se sont abstenus de voter.
Ce développement coïncide avec la reprise, depuis mai 2025, du transport du pétrole du Sud-Soudan via un pipeline s’étendant sur 1550 kilomètres à travers le Soudan jusqu’au port de Port-Soudan sur la mer Rouge, malgré les sanctions occidentales imposées depuis des années au Soudan.
Des réserves considérables
Les estimations indiquent que les réserves prouvées de pétrole au Sud-Soudan pourraient être très importantes, dépassant 4 milliards de barils d’ici 2025.
Le secteur pétrolier est la pierre angulaire de l’économie du pays, représentant environ 65 % du produit intérieur brut et près de 80 % des revenus d’exportation, en plus des énormes réserves de gaz naturel et de pétrole que possède le pays.
Selon l’auteur, les autorités du Sud-Soudan envisagent de collaborer avec la Russie et la Chine dans le domaine du pétrole et du gaz, tout en écartant les partenariats avec des entreprises occidentales.
En septembre 2023, le président russe Vladimir Poutine et son homologue sud-soudanais Salva Kiir ont discuté d’un projet de création de raffineries de pétrole dans les villes de Juba et de Wau, lors de la première visite de Salva Kiir à Moscou.
Après l’échec des tentatives d’attiser un nouveau conflit direct entre Khartoum et Juba, l’accent est actuellement mis sur des efforts pour les affaiblir intérieurement, ce qui fait partie d’une stratégie plus large visant à empêcher la coopération des pays africains avec la Chine et la Russie.
Position de Khartoum
Concernant les sanctions prolongées, la représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l’ONU, Anna Evstigneeva, a déclaré que “le document est devenu plus chargé d’évaluations politiques de la situation intérieure. Il est temps d’alléger les sanctions du Conseil de sécurité imposées au Sud-Soudan”.
En ce qui concerne le Soudan, l’auteur rapporte qu’en raison de l’aggravation des conditions sur le terrain et de la crise humanitaire, l’ambassadeur du Soudan en Russie, Mohamed Siraj, a demandé à Moscou de l’aide pour fournir une assistance humanitaire, ainsi que la possibilité de jouer un rôle de médiation au Darfour pour contribuer à la résolution du conflit en cours, qui s’accompagne d’actes de génocide.
Selon l’auteur, Khartoum rejette la proposition récemment faite par la Maison Blanche pour un cessez-le-feu, la considérant comme une tentative d’imposer des diktats visant à démanteler les forces armées soudanaises et à préserver les “acquis des rebelles”.
La plupart des champs pétroliers soudanais – dont un grand nombre sont contrôlés par les Forces de soutien rapide – se trouvent dans le sud du pays, près de la frontière avec le Sud-Soudan, ce qui explique le lien étroit entre le secteur énergétique dans les parties de l’ancien pays unifié, explique Dimitri Nefidov.
Stratégie occidentale
Il ajoute que ce secteur dépend de 5 raffineries de pétrole situées au centre et au nord du pays, dont les plus importantes sont la raffinerie de Khartoum et celle de Port-Soudan, qui sont toutes deux sous le contrôle des forces gouvernementales.
L’auteur souligne que depuis 2017, le Soudan et le Sud-Soudan collaborent avec la Russie dans le cadre de l’alliance “OPEP+”, malgré les tentatives de certains politiciens occidentaux de convaincre certains membres de cette alliance de ne pas inclure le Soudan et le Sud-Soudan dans la structure de l’alliance, sous prétexte d’imposer des sanctions à ces deux pays.
Dimitri Nefidov explique qu’après l’échec des tentatives d’attiser un nouveau conflit direct entre Khartoum et Juba, l’accent est actuellement mis sur des efforts pour les affaiblir intérieurement.
Cela fait partie, selon l’auteur, d’une stratégie plus large visant à empêcher la coopération des pays africains avec la Chine et la Russie, permettant ainsi un contrôle ultérieur de leurs ressources naturelles.
Le Soudan et le Sud-Soudan ont connu des conflits prolongés depuis leur séparation en 2011, souvent liés à des enjeux économiques, notamment le pétrole. Les tensions géopolitiques dans la région sont exacerbées par l’intérêt croissant de puissances comme la Russie et la Chine, qui cherchent à établir des partenariats stratégiques dans le secteur énergétique.





