Africa-Press – Gabon. Alors que la CAN « Maroc 2025 » vient de s’ouvrir, la participation de Pierre-Emerick Aubameyang lors du revers initial face au Cameroun (1-0) a déclenché une tempête entre Libreville et Marseille. Entre l’impératif de survie des Panthères dans le groupe F et les exigences médicales de l’Olympique de Marseille, le joueur de 36 ans se retrouve au centre d’un bras de fer où les risques de rechute menacent aussi bien la fin de sa carrière internationale que la saison de son club.
Le football gabonais est-il en train de jouer avec le feu? La question brûle les lèvres des observateurs après l’apparition surprise du meilleur buteur de l’histoire des Panthères (39 buts) sur la pelouse d’Agadir, le 24 décembre. Annoncé forfait quelques jours plus tôt suite à une blessure à la cuisse contractée contre Monaco, l’attaquant phocéen a finalement disputé près d’une heure de jeu, entrant dès la 33e minute pour tenter de renverser la vapeur face aux Lions Indomptables.
À Marseille, la colère est à la mesure de l’enjeu. Le staff médical de l’OM avait préconisé des soins stricts sur place, craignant qu’une sollicitation prématurée n’aggrave une déchirure musculaire. En ignorant ces recommandations pour aligner son leader offensif, la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) est accusée par le club français de privilégier l’immédiat au détriment de l’intégrité physique du joueur.
Pour l’OM, engagé dans une course effrénée vers la Ligue des Champions, perdre son atout numéro un pour une rechute serait une catastrophe industrielle. Côté gabonais, le pragmatisme semble l’avoir emporté sur la prudence. Dans un groupe relevé comprenant également la Côte d’Ivoire et le Mozambique, le sélectionneur a manifestement jugé la présence d’Aubameyang indispensable, même à 50% de ses capacités. À 36 ans, pour ce qui ressemble à sa dernière danse continentale, le joueur lui-même semble avoir forcé le destin, quitte à froisser ses employeurs.
Au 26 décembre, l’incertitude plane. Si aucune nouvelle lésion n’a été officiellement confirmée, l’état de sa cuisse inquiète avant le choc décisif contre le Mozambique le 28 décembre prochain. L’OM, qui monitore la situation heure par heure, pourrait durcir le ton. Ce dilemme pose une question de fond: jusqu’où une sélection nationale peut-elle pousser un joueur blessé sans compromettre sa carrière en club? Pour Aubameyang et les Panthères, le pari est risqué: une élimination précoce couplée à une indisponibilité prolongée laisserait un goût de gâchis amer.
