Africa-Press – Gabon. Du 4 au 7 novembre 2025, Libreville accueille le Forum régional sur l’enseignement supérieur en Afrique centrale. Organisé par l’UNESCO, en partenariat avec le gouvernement gabonais et la CEEAC, cet événement réunit experts, ministres et universitaires autour d’une ambition commune: repenser le modèle éducatif de la sous-région à l’ère de la digitalisation et de l’intelligence artificielle.
L’Afrique centrale place l’éducation au cœur de son développement. Depuis ce mardi 4 novembre, Libreville accueille le Forum régional sur l’enseignement supérieur, organisé conjointement par l’UNESCO, le gouvernement gabonais et la Commission économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Placée sous le thème «Accélérer la transformation de l’enseignement supérieur en Afrique centrale à travers les données probantes, l’équité en STEM, la mobilité académique, la digitalisation et l’intelligence artificielle», cette rencontre de haut niveau invite à une réflexion profonde, mais aussi à des actions concrètes pour relever les défis éducatifs de la région.
«Ce forum s’ouvre à un moment crucial pour les pays de notre région. L’enseignement supérieur se trouve à la croisée des chemins: il doit désormais répondre aux exigences d’une économie mondiale fondée sur la connaissance, tout en contribuant à la réalisation des Objectifs de développement durable», a souligné Hilaire Mputu, représentant et directeur a.i du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale.
Transformer le système de l’enseignement supérieur
Ouvert par le ministre gabonais de l’Enseignement supérieur, Simplice Désiré Mamboula, le forum réunit des responsables gouvernementaux, des chercheurs, des représentants de la CEEAC, des partenaires au développement et des membres des réseaux universitaires de l’UNESCO. Objectif: proposer des pistes concrètes pour transformer durablement les systèmes d’enseignement supérieur dans la région.
«Les discussions de ces journées vont faire émerger des solutions pour renforcer la mobilité régionale des étudiants et chercheurs, promouvoir l’équité dans les filières scientifiques, et intégrer davantage les femmes dans les disciplines STEM», a indiqué le Pr Jacques François Mavoungou, recteur de l’Université internationale de Libreville.
Pendant quatre jours, les participants échangeront sur le renforcement des capacités en recherche, innovation et entrepreneuriat, l’assurance qualité et la reconnaissance des qualifications, ou encore la collecte et l’analyse de données fiables pour une meilleure planification éducative. La digitalisation et l’intelligence artificielle figurent également au centre des débats, considérées comme des leviers incontournables pour moderniser l’enseignement supérieur africain.
Ce forum intervient dans un contexte préoccupant: avec un taux de scolarisation de seulement 8,3 % dans l’enseignement supérieur et des investissements en recherche inférieurs à 1 % du PIB, l’Afrique centrale accuse un retard important. À cela s’ajoute une faible représentation des femmes dans les filières scientifiques, freinant l’émergence d’un capital humain diversifié et compétitif.
Doter la sous-région d’une feuille de route
L’ambition affichée à Libreville est claire: doter la sous-région d’une feuille de route régionale pour l’accélération de la transformation du secteur, assortie d’un plaidoyer pour la ratification de la Convention d’Addis-Abeba sur la reconnaissance des diplômes et qualifications universitaires.
Ce rendez-vous s’inscrit dans la dynamique de l’initiative Campus Africa, portée par l’UNESCO pour stimuler la recherche, l’innovation et l’entrepreneuriat dans les universités africaines. Succédant au forum continental de Nairobi (2024) et s’appuyant sur le Programme UNESCO–Fonds-en-dépôt de Chine (CFIT III), le forum de Libreville marque une nouvelle étape vers la réalisation de l’ODD 4 (éducation de qualité) et de l’ODD 9 (innovation et infrastructure).
En plaçant la connaissance, la technologie et l’équité au centre des priorités, l’Afrique centrale trace à Libreville les contours d’un avenir académique plus inclusif et résolument tourné vers l’innovation.
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