Boubacar Dieng
Africa-Press – Guinée. À l’heure où notre nation cherche des repères solides pour construire un avenir digne, tournons un instant notre regard vers notre passé. Oui, regardons le Fouta Djallon d’avant la colonisation, non pas avec nostalgie aveugle, mais avec le respect dû à une société qui a su incarner l’ordre, la foi et la justice.
Le Fouta Djallon n’était pas simplement un territoire montagneux. C’était un État d’organisation, de conviction et d’équilibre. Il fut bâti par des hommes de foi qui, en 1725, ont levé l’étendard de la réforme pour instaurer un ordre fondé sur l’éthique, la connaissance et la loi.
À la tête de cet État se trouvait l’Almamy, élu, non par la force des armes, mais par le respect du savoir et de la piété. La gouvernance reposait sur un principe fondamental: nul ne gouverne éternellement, et seul l’intérêt du peuple doit primer. C’est pourquoi, un système d’alternance fut instauré entre les provinces de Timbo et Fougoumba. Quelle sagesse, déjà à cette époque !
Les érudits, les lettrés, les hommes et femmes de foi jouaient un rôle moteur dans la régulation de la vie sociale. Il ne s’agissait pas d’imposer par la violence, mais de guider par la connaissance et l’exemplarité. L’éducation, la justice, la cohésion sociale: voilà les piliers qui ont permis au Fouta de durer plus d’un siècle.
Mais comme tout système, le Fouta a souffert de ses failles: divisions internes, perte de l’idéal premier, ingérences extérieures… jusqu’à sa chute en 1896.
Ce passé n’est pas à idéaliser. Mais il nous enseigne que là où il y a l’ordre, la foi, la rigueur et l’équité, il y a la grandeur. Et là où règnent le clientélisme, le tribalisme, l’égoïsme, c’est l’effondrement.
Aujourd’hui, si nous voulons refonder la Guinée, ce n’est pas en effaçant notre mémoire, mais en y puisant des modèles de courage, de foi et de justice.
Le Fouta Djallon précolonial nous rappelle que le pouvoir n’est pas un privilège, mais un service sacré.
Ensemble, tirons-en la leçon: la vraie force d’une nation ne réside pas dans les armes, mais dans la justice, la vérité et l’engagement de ses fils et filles.
Source: Vision Guinee
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