Africa-Press – Guinée. Dans un entretien accordé lundi à Radio France Internationale (RFI), l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a porté un regard critique sur la gouvernance du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), dirigé par le général Mamadi Doumbouya.
‘’Nous sommes en train de nous concerter, car, au-delà de nos coalitions, il y a beaucoup d’autres partis politiques et des organisations de la société civile qui n’acceptent pas cette constitution imposée, dans la mesure où elle comporte une violation des engagements pris et du serment que le général Doumbouya avait prêté de ne pas candidater, ni lui-même, ni les membres du CNRD, ni les membres du gouvernement’’, a indiqué Cellou Dalein Diallo, en réponse à la question de savoir s’il compte appeler à l’abstention lors du référendum du 21 septembre prochain.
Il précise que ‘’nous sommes en train de voir comment nous pourrions nous organiser pour nous opposer effectivement à cet autre coup d’État contre le peuple de Guinée, contre les droits et libertés des Guinéens de choisir librement leur dirigeant. En effet, vous suivez sans doute toutes ces mobilisations, toutes ces mamayas comme on le dit chez nous, destinées à promouvoir et justifier la candidature de Doumbouya, qu’on veut présenter comme un homme providentiel devant poursuivre ses chantiers. Pourtant, sa gouvernance a été plutôt catastrophique pour le peuple de Guinée, marquée par des violations massives et récurrentes des droits humains et des libertés fondamentales. Ces violations incluent notamment les disparitions forcées’’.
‘’Compte tenu du caractère catastrophique de cette gouvernance, le maintien de Mamadi Doumbouya serait la continuité de cette mauvaise gestion. Et je ne parle même pas de la corruption et du détournement de deniers publics ‘’, a-t-il martelé.
L’ancien Premier ministre souligne que ‘’nous ne voulons pas de cette constitution qui est en train de promouvoir la commission d’un parjure. Doumbouya, dans toutes ses déclarations, s’est engagé à ne pas candidater aux élections organisées pour le retour à l’ordre constitutionnel’’.
Il rappelle que ‘’devant la Cour suprême, il a juré en tant qu’officier sur le Coran qu’il ne serait pas candidat. Aujourd’hui, il veut renier cet engagement. Nous ne pouvons pas cautionner cela. Le peuple guinéen est attaché au respect de la parole donnée et des serments. Nous sommes avec le peuple. Maintenant, comment allons-nous procéder? Nous sommes en train de nous concerter pour définir la stratégie à mettre en œuvre afin de marquer notre opposition à ce parjure’’.
Dalein persiste et signe que ‘’si Doumbouya se maintient avec la gouvernance que je viens de décrire, ce sera l’enterrement de la démocratie, des droits humains et des libertés fondamentales’’.
Et si général Doumbouya se fait élire président de la République? “Je souhaite que cela n’arrive pas, parce que la Guinée s’enfoncerait dans une dictature. Je refuse donc d’envisager cette hypothèse, connaissant l’attachement de notre peuple, des guinéens, à la démocratie et aux libertés“, a coupé court le leader de l’UFDG.
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