L’exposition “IA : Double Je” interroge notre rapport ambigu à l’intelligence artificielle

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L’exposition “IA : Double Je” interroge notre rapport ambigu à l’intelligence artificielle
L’exposition “IA : Double Je” interroge notre rapport ambigu à l’intelligence artificielle

Africa-Press – Madagascar. Fête en banlieue”… À partir de cet intitulé, l’IA (intelligence artificielle) Midjourney a généré une image. L’exposition “IA: Double Je” conçue par le Quai des Savoirs de Toulouse et Universciences, la présente d’emblée sur un écran géant. Sur l’image, on peut voir un attroupement autour d’un fourgon en flammes. Pour l’IA, la banlieue est donc synonyme que d’émeutes et de danger.

Si les versions les plus récentes de Midjourney font un peu mieux, on peut tout de même s’interroger: comment fonctionne l’IA, avec quoi est-elle alimentée, quel rapport avons-nous avec elle ?: “Cette exposition vise à exercer notre esprit critique face aux machines et à leurs biais”, explique Laurent Chicoineau, directeur du Quai des Savoirs.

Expérimenter et tester les limites de l’IA

Depuis l’arrivée de ChatGPT, on ne parle que d’IA. Pourtant, elle n’est pas née d’aujourd’hui, comme le rappelle la frise chronologique. Le terme a été consacré lors d’une conférence d’informatique en 1956. Le premier chatbot (programme qui simule une conversation humaine), date de 1966. Et la reconnaissance faciale de 1990. Mais les progrès ont été fulgurants ces dernières années et les applications sont partout dans notre vie quotidienne.

Dans une scénographie interactive, sur fond de pixels noirs et blancs de plus en plus petits qui se combinent finalement dans un gris incertain, “IA: Double Je” invite à expérimenter et à tester les limites de l’IA. On l’entraîne ainsi à reconnaître des décharges sauvages sur une image satellite. Ou encore, on apprend à repérer des tumeurs mammaires sur des clichés d’imagerie médicale, pour entraîner un logiciel de diagnostic. Tout cela est positif et nécessite une réelle collaboration entre l’IA et l’humain, dont les compétences diffèrent.

Opacité et dilemme moral

Plus troublante est l’application de reconnaissance faciale qui, détectant votre visage, vous indique que vous avez 43 % de chances d’avoir fait des études supérieures. Elle a été conçue par… le collectif d’artistes catalans “Domestic Data Streamers” pour dénoncer l’opacité de l’IA et la confiance aveugle qu’on peut lui accorder. Quels critères se cachent derrière la reconnaissance faciale ? Avec quelles données ces machines sont-elles entraînées et par qui ?

À peine le temps de s’interroger, qu’on passe à l’insoluble choix moral de la voiture autonome. Le risque de collision avec l’un des deux groupes de piétons qui traversent la chaussée est inévitable. Lequel doit être épargné par la machine ? On a le droit de ne pas savoir comment répondre et on touche ainsi aux limites de ces technologies.

De petites bornes audio nous projettent enfin dans l’avenir. Les IA vont-elles nous remplacer, que l’on soit journaliste, conducteur de taxi ou préparateur de colis ? Nous voici en pleine zone grise. Il s’agira surtout de vivre avec l’IA et d’en tirer le meilleur parti. On quitte cette exposition avec beaucoup plus de questions que de réponses, et c’était bien le but recherché.

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