Africa-Press – Mali. Dormir suffisamment est essentiel pour la santé… Pourtant, les Français dorment de moins en moins. Le manque de sommeil augmente le risque de développer plusieurs maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires et le cancer. Mais son impact le plus marqué est visible sur le cerveau, où il affecte directement les neurones, ce qui pourrait entrainer des troubles cognitifs. Ce lien entre manque de sommeil et déclin cognitif vient d’être confirmé par une étude de la Mayo Clinic, institut de recherche médical dans le Minnesota américain. Publiée le 10 septembre 2025 dans la revue Neurology, elle montre que les personnes qui ont des troubles du sommeil ont un risque plus élevé de développer des démences.
L’insomnie chronique affecterait la cognition
L’étude a suivi 2 750 seniors (âge moyen de 70 ans, dont la moitié étaient des femmes) pendant près de six ans. Leur point en commun étant qu’ils ne présentaient aucun trouble cognitif au début du suivi. Car le but était d’évaluer leur cognition tout au long de l’étude et de comparer comment celle-ci évoluait chez des participants présentant une insomnie chronique (environ 16 % d’entre eux) comparés à ceux sans problème de sommeil. Tous les ans, les participants passaient des tests cognitifs ainsi que des examens d’imagerie cérébrale, notamment pour déceler des marqueurs caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, tels que l’accumulation de plaques amyloïdes.
Durant le suivi, 14 % des participants avec insomnie ont développé des troubles cognitifs, contre 10 % des personnes sans problème de sommeil. Ainsi, l’insomnie était associée à des baisses cognitives, affectant notamment la mémoire, ainsi qu’à un risque plus élevé de présenter des plaques amyloïdes et des lésions cérébrales. « L’insomnie n’affecte pas seulement notre humeur le lendemain ; elle pourrait aussi avoir un impact sur la santé du cerveau », résume Diego Z. Carvalho, auteur de l’étude. Nous avons vu un déclin cognitif plus rapide et des changements dans le cerveau qui suggèrent que l’insomnie chronique pourrait être un signe d’alerte précoce ou même contribuer à l’émergence de troubles cognitifs. »
Le manque de sommeil pourrait accélérer le vieillissement du cerveau
Ces risques accrus étaient liés au fait de dormir moins, pas seulement au fait d’avoir du mal à s’endormir. C’est-à-dire que les participants qui avaient du mal à trouver le sommeil, mais qui ensuite parvenaient à dormir suffisamment (en décalant l’heure du réveil) n’étaient pas affectés autant que ceux qui passaient moins de temps dans les bras de Morphée. L’impact sur la cognition de ces derniers était tel qu’ils répondaient aux tests cognitifs, comme s’ils avaient quatre années de plus.
Des mauvaises performances seulement comparables à celles des participants sans insomnie, mais ayant le gène APOE4, connu pour augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Sans surprise, le déclin cognitif était encore plus élevé chez les participants insomniaques porteurs de ce gène. « Ces résultats soulignent l’importance de traiter l’insomnie chronique, pas seulement pour améliorer la qualité du sommeil, mais aussi pour protéger la « santé » du cerveau lors du vieillissement, conclut Diego Z. Carvalho. Le sommeil n’est pas seulement une question de repos, c’est aussi essentiel pour la « bonne santé » du cerveau. »
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