Africa-Press – Niger. Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le médecin Colonel-major Garba Hakimi a procédé hier matin à Niamey, au lancement des activités de la 22ème édition de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle. Le thème retenu cette année est: « soutenir une médecine traditionnelle de qualité et sûre à travers des mécanismes règlementaires appropriés ». La cérémonie s’est déroulée en présence des cadres de la Santé, des acteurs de la médecine traditionnelle et de plusieurs invités.
Dans ses propos préliminaires, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a rappelé que le 31 août de chaque année est retenu pour célébrer la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle. La médecine traditionnelle constitue pour l’Afrique en général, et pour le Niger en particulier, un patrimoine riche qui contribue à son développement économique. « La valorisation des plantes médicinales constitue une préoccupation majeure pour de nombreux chercheurs et responsables de nos pays, car une grande partie de la population recourt largement à cette médecine. Au Niger, en cas de maladie, la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à 80 % de la population, selon une étude menée en 1997 par AGARAY et ALFARI », a-t-il souligné.
Selon le médecin Colonel-major Garba Hakimi, au Niger, plusieurs avancées en matière de médecine traditionnelle ont été enregistrées. Il a cité, parmi ces progrès, les formations des Tradipraticiens de Santé sur plusieurs thématiques telles que les bonnes pratiques de cueillette et de séchage, le référencement aux centres de santé des patients qui souffrent du VIH, du Diabète, de l’Hypertension artérielle et du paludisme ; l’élaboration d’un Manuel de médecine traditionnelle qui sera intégré dans le cursus de formation dans les écoles et instituts de santé ; l’attribution d’autorisation d’exercice à titre privé pour les tradipraticiens de santé ; la révision d’un lexique de plantes médicinales du Niger et la supervision des activités des tradipraticiens dans les huit (8) régions en vue de sensibiliser les communautés sur l’importance de l’obtention de l’autorisation d’exercice à titre privé de la profession, autorisation délivrée gratuitement par le Ministère.
Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a, au nom du Président du CNSP, Chef de l’Etat, remercié tous les partenaires du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales et particulièrement l’OMS pour leur soutien substantiel et constant pour la promotion de la santé des populations. Il a aussi invité toute la population de Niamey à prendre part à une exposition-vente des produits de la Médecine Traditionnelle qui aura lieu à la devanture de la Grande Mosquée Kadhafi du 10 au 19 septembre 2024.
Auparavant, le représentant de l’OMS au Niger, Dr Manengu Casimir a précisé que le recours à la médecine traditionnelle est une réalité universelle et depuis très longtemps, l’homme a toujours cherché des médicaments pour se soigner en utilisant les produits naturels, le plus souvent à base de plantes. « Dans les pays en voie de développement, notamment au Niger, on estime que plus de 80 % de la population utilise la médecine traditionnelle pour se traiter, une thérapeutique empirique, du fait de son coût abordable, de sa disponibilité et son accessibilité, mais aussi très souvent pour des raisons culturelles », a-t-il relevé. Dr Manengu Casimir a félicité et encouragé tous ceux qui interviennent dans le domaine de la médecine traditionnelle pour renforcer et élargir l’offre de services aux populations. Il a par ailleurs réaffirmé la détermination et l’engagement de l’OMS à poursuivre l’accompagnement du Ministère de la Santé Publique.
Pour sa part, le président de l’Association des Tradipraticiens, M. Illiassou Oguytan a évoqué l’importance de la célébration de cette journée qui vise à sensibiliser le public et les différents acteurs sur le rôle essentiel de la médecine traditionnelle dans l’amélioration de la santé des communautés en complémentarité avec la médecine moderne. Il s’agit également de mettre en lumière le rôle de la biodiversité des espèces médicinales afin de couvrir les besoins des populations en médicaments, tout en valorisant nos ressources végétales, les médicaments traditionnels étant principalement à base de plantes.
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