Niger-Maroc: Projet Royal d’Accès à l’Atlantique

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Niger-Maroc: Projet Royal d'Accès à l'Atlantique
Niger-Maroc: Projet Royal d'Accès à l'Atlantique

Africa-Press – Niger. Le Centre National d’Études Stratégiques et de Sécurité (CNESS), en collaboration avec l’Ambassade du Royaume du Maroc au Niger, a organisé, dans la soirée de ce vendredi 12 décembre 2025, dans les locaux du CNESS, une conférence sur le thème: « Le projet royal visant la facilitation d’accès des pays du Sahel à l’Atlantique: enjeux stratégiques et logistiques pour une Afrique intégrée ».

Cette conférence a été présidée par M. Djibo Barikoye, Directeur général des relations bilatérales au Ministère des Affaires étrangères du Niger, et animée par S.E. l’Ambassadeur Adani Illo, Conseiller du Président de la République du Niger, chargé des questions diplomatiques et stratégiques et le Pr. Mohammed Amine Balambo, Professeur des universités et conférencies international.

Ce projet vise à offrir aux États sahéliens enclavés, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, un accès direct, sûr et structuré à l’Atlantique à travers les infrastructures portuaires et logistiques marocaines, notamment les hubs de Tanger Med, Casablanca et le futur port de Dakhla Atlantique.

Il s’agit d’une réponse concrète au défi du désenclavement structurel du Sahel, région dotée de vastes ressources naturelles mais pénalisée par l’absence d’accès maritime.

L’initiative atlantique du Maroc s’inscrit ainsi dans la continuité de la Déclaration d’Agadir (février 2024) et de la Vision Royale pour une Afrique intégrée et souveraine, qui repose sur trois principes fondateurs: la solidarité africaine, la souveraineté logistique et la coopération gagnant-gagnant.

Cette conférence organisée à Niamey par l’Ambassade du Royaume du Maroc au Niger, en collaboration avec le Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurité, se veut une plateforme de dialogue stratégique et opérationnel. Elle ambitionne d’analyser, avec rigueur et ouverture, les dimensions politiques, économiques, logistiques et sécuritaires de ce projet royal, tout en identifiant les opportunités que les pays sahéliens peuvent saisir pour renforcer leur connectivité et leur compétitivité.

Les débats ont porté sur quatre grands axes que sont la doctrine marocaine de la coopération africaine, fondée sur la souveraineté partagée et la co-construction du développement ; La dynamique des corridors atlantiques et la planification logistique reliant le Maroc aux pays du Sahel ; La sécurité économique et territoriale comme condition de la stabilité régionale.

Ces thématiques permettront de dégager des perspectives pratiques pour une meilleure intégration du Sahel dans les échanges.

En ouvrant les travaux, le directeur général des relations bilatérales a indiqué que « Le thème de cette conférence s’inscrit parfaitement dans la droite ligne des objectifs poursuivis par les États de la confédération des États du Sahel en général et la vision du Président de la république, chef de l’État, son excellence le général d’armée Abdourahamane Tiani en cette ère de refondation de la république. »

« Le Niger est un pays n’ayant aucune façade maritime et je félicite cette initiative de portée régionale internationale qui constitue une réponse ambitieuse aux défis et enjeux majeurs qui assaillent notre région et qui ont pour nom la diversification des voies d’accès aux marchés internationaux, la réduction des coûts de transport et logistique, la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, le développement économique et social de nos États. » a fait savoir M. Djibo Barikoye, ajoutant que « Au-delà des questions économiques, cette initiative est aussi un vecteur de paix car comme on le dit, la sécurité et le développement sont indissociables. »

« La présente conférence s’inscrit dans la continuité des réflexions des réunions ministérielles et des task forces nationales du Maroc, du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad, et sur les stratégies, la planification, le financement et la mise en œuvre des projets prioritaires pour nos pays. »

Pour le Chargé d’affaires de l’Ambassade du Maroc au Niger, M. Jaffar Debbarh « Les pays du Sahel: le Niger, le Mali, le Burkina et le Tchad, ont accueilli cette initiative avec une grande clarté et un soutien explicite. Ils y voient une opportunité de souveraineté économique, un vecteur de transformation structurelle et une réponse aux limites imposées par l’enclavement géographique. Leur engagement témoigne d’une volonté politique forte d’inscrire la région dans des dynamiques de développement endogène plutôt que dans des mécanismes d’assistance extérieure. »

« Le processus d’opérationnalisation est déjà engagé. Trois réunions ministérielles ont été tenues, d’abord à Marrakech au Maroc en 2023, puis à New York en 2024 et 2025, en marge des travaux multilatéraux. Elles ont permis de définir le cadre méthodologique, d’affiner les axes prioritaires, d’examiner les options de gouvernance et de lancer les premiers travaux techniques portant sur les schémas logistiques, portuaires, énergétiques et sécuritaires. Ce travail progressif mais continu démontre que l’Initiative n’est pas une déclaration d’intention, mais une construction stratégique en cours. » a souligné M.Jaffar Debbarh

Notre conférence d’aujourd’hui s’inscrit précisément dans cette dynamique. Elle vise à approfondir la compréhension des enjeux, à enrichir le débat stratégique et à accompagner, à notre niveau, la traduction concrète de la vision royale en réalité opérationnelle.

« Ce projet vise ainsi à permettre au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad d’accéder à l’océan atlantique en s’appuyant sur les infrastructures marocaines. Cette facilitation d’accès n’est pas un simple corridor maritime, elle porte en elle la possibilité de transformer les économies intérieures en économies ouvertes, de relier les territoires enclavés aux chaînes de valeur mondiales, d’améliorer la sécurité alimentaire en sécurisant les flux, et d’offrir aux États du Sahel une voie logistique compétitive et souveraine. L’enjeu n’est pas seulement commercial, il est géopolitique, stratégique, presque existentiel. Car la marginalisation logistique alimente la vulnérabilité économique, et celle-ci nourrit à son tour les déséquilibres sociaux et sécuritaires. » A-t-il déclaré

Selon le Directeur du CNESS, le Col-Major Mahamadou Nouhou Bako « L’initiative Atlantique, annoncée en novembre 2023 par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, vise à donner au Mali au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, tous enclavés, un accès à l’océan. Un projet qui transformera substantiellement l’économie de ces pays et de toute la région, avait-il affirmé. Cette conférence dépasse le simple cadre d’un rendez-vous académique. Elle se veut une plateforme vivante du dialogue, de partage d’expériences et de confrontation d’idées. Elle offre à chacun de nous l’opportunité de réfléchir ensemble, d’imaginer des solutions concrètes et de bâtir des ponts durables entre nos pays et nos institutions. »

«Le CNESS, en tant qu’organe d’anticipation et de veille stratégique, a pour mission d’éclairer la réflexion, d’accompagner la prise de décision et de produire des analyses prospectives sur les enjeux stratégiques et sécuritaires, tant au plan national qu’international. L’accès à l’Atlantique s’inscrit pleinement dans cette vocation, car il ne s’agit pas seulement d’une question de géographie ou d’infrastructure, mais d’un enjeu stratégique global qui touche à la stabilité régionale, à la sécurité des échanges, à l’intégration économique et à la prospérité des populations. C’est un levier de coopération régionale, un catalyseur de développement durable et un vecteur de résilience pour les nations du Sahel. » A-t-il conclu

Cette conférence a vu la participation du secrétaire général de la Présidence ; de plusieurs diplomates accrédités au Niger et représentants des différents ministères nigériens.

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