Africa-Press – Niger. Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) au titre de l’année 2025 se poursuivent activement à l’hémicycle. Hier, mardi 8 juillet 2025, sous la présidence de Dr Mamoudou Harouna Djingarey, les Conseillers ont suivi une communication du Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME) et une contribution des chefs traditionnels sur la sécurité.
Peu après l’exécution de l’hymne national, « l’honneur de la patrie » et l’appel nominatif des conseillers, la plénière a adopté le compte rendu sommaire de la séance précédente sous réserve des amendements et observations. Les conseillers ont ensuite suivi une communication du Haut-commissaire à la Modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou. Il s’agit pour l’équipe du HCME de présenter les comportements des institutions afin d’inciter les conseillers à formuler des recommandations et des avis qui peuvent contribuer au changement des mentalités dans la société nigérienne.
A cet effet, le Haut-commissaire à la Modernisation de l’Etat, a plaidé pour un changement de la gouvernance administrative à travers le changement de comportement des agents et le respect de l’éthique. C’est pourquoi, il a exhorté les agents à promouvoir le travail en équipe, le coaching, la transparence, l’objectivité, le dialogue social et à accompagner les FDS par des gestes de soutien comme l’échange. Il a également cité la nomination des cadres sur la base d’un cahier de charge, des compétences ou de l’expérience, le renforcement des contrôles, la digitalisation du système électoral, la présentation de l’évolution de la consommation du budget par les institutions, l’audit indépendant des comptes, etc.
Peu après, les conseillers ont suivi une contribution des chefs traditionnels sur la sécurité, un sujet d’actualité qui a besoin de la contribution de tous pour mieux le prendre en charge efficacement.
Discussions autour de la paix, la sécurité et la stabilité
Rappelons que dans l’après-midi de la journée du 7 Juillet, les conseillers ont échangé avec des enseignants -chercheurs de l’Université Abdou Moumouni de Niamey sur la thématique paix, sécurité et stabilité. Ces échanges ont permis de formuler plusieurs recommandations à savoir l’adoption d’un plan d’urgence de sécurité alimentaire pour le soutien des victimes de l’insécurité, la prise de dispositions pour un retour rapide des populations déplacées pour fait d’insécurité, la réouverture des écoles et des centres de santé fermés pour des raisons d’insécurité, le recrutement exceptionnel et immédiat de jeunes en nombre suffisant dans les rangs des Forces de défense et de sécurité, précisément des gardes nationaux dans les départements et communes les plus impactés par l’insécurité, le redéploiement des agents de sécurité dans les zones où ils maîtrisent les réalités locales (connaissances socio-culturelles et la géographie du milieu), le rétablissement des réseaux téléphoniques et la sécurisation de leurs sites dans les zones où ils ne fonctionnent plus, un maillage territorial en Forces de Défense et de Sécurité conséquent, accompagné de moyens et équipements appropriés.
Face à l’immensité du pays, les chercheurs ont estimé que les moyens aériens sont les mieux indiqués pour assurer la sécurité, la paix et la stabilité de l’espace concerné. Ils ont proposé le développement de la coopération militaire sous-régionale en matière de défense et de sécurité avec les pays voisins comme le Burkina Faso, le Mali. C’est l’exemple de l’AES.
A l’issue de ces échanges, l’enseignant-chercheur, Dr Moulaye Hassane a reconnu que ces discussions méritent d’être approfondies étant donné que la question sécuritaire à plusieurs facettes. « Le débat a été une bonne chose car il a permis de lancer les discussions pour voir dans quelle mesure, dans un futur proche on peut trouver des pistes de solutions », a-t-il ajouté. Le conférencier a également reconnu que le phénomène de l’insécurité est assez large comprenant des facteurs exogènes et endogènes. Par conséquent, la prise en charge de cette question nécessite beaucoup de réflexions, l’élaboration de plusieurs stratégies, la mise en œuvre de toutes les recommandations et l’évaluation régulière des résultats pour pouvoir corriger les insuffisances. Ce qui estime-t-il demande beaucoup de temps, d’énergies et surtout une vision permanente. Dr Moulaye Hassane a souligné la complexité des reformes qui touchent la société. « Quand la société atteint un certain niveau de décomposition pour la faire remonter, cela prend beaucoup de temps, d’énergie et beaucoup de volonté », a-t-il avoué.
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