Alioune Tine Plaide pour Supprimer le Délit D’Offense

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Alioune Tine Plaide pour Supprimer le Délit D'Offense
Alioune Tine Plaide pour Supprimer le Délit D'Offense

Africa-Press – Senegal. Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, le fondateur d’Afrikajom Center et figure emblématique de la société civile sénégalaise, Alioune Tine, a livré une analyse lucide sur l’état des libertés publiques et la nécessité d’adapter le droit sénégalais aux exigences d’une démocratie moderne.

Au centre de son propos, une revendication claire: la suppression du délit d’offense au chef de l’État, qu’il considère comme un vestige monarchique incompatible avec les principes républicains. « L’offense au chef de l’État est un crime de lèse-majesté, hérité des monarchies où le pouvoir décisionnel n’appartient pas au souverain, mais au Premier ministre », a-t-il expliqué.

Dans un contexte sénégalais marqué par un système hyper-présidentiel, Alioune Tine estime que cette disposition légale sert surtout à restreindre la liberté d’expression, en protégeant excessivement la figure du président de la République. « Cela n’a plus sa place dans une démocratie », a-t-il martelé, appelant à dépasser une conception archaïque du respect de l’autorité.

Face aux abus constatés dans l’application de ce délit, Alioune Tine propose une alternative: remplacer les peines privatives de liberté par des sanctions pécuniaires. Il dénonce notamment les conditions de détention au Sénégal. « Notre combat est humaniste. Il faut préserver la dignité humaine. L’État ne doit pas humilier ses citoyens », a-t-il plaidé avec force.

Pour lui, cette réforme s’inscrit dans une vision plus globale d’une politique pénale respectueuse des droits humains, où la sanction ne doit jamais se transformer en outil d’humiliation ou de répression politique.

Alioune Tine n’a pas éludé la question des discours violents et des dérives verbales qui polluent aujourd’hui l’espace public, en particulier sur les réseaux sociaux et dans certains médias. « Cela a commencé avec le journal Il est midi. Les insultes qu’ils proféraient à mon encontre, je ne peux pas les répéter ici, et même à l’encontre d’autres responsables », a-t-il rappelé, soulignant que cette tendance s’est aggravée sous le régime précédent avec la radicalisation du débat entre pouvoir et opposition.

Il en appelle à une réaction collective et structurée, passant par une éducation civique renforcée, le professionnalisme des médias et un sens élevé des responsabilités chez ceux qui dirigent. « La liberté d’expression doit s’exercer avec responsabilité, tant du côté des citoyens que des gouvernants », a-t-il conclu.

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