Sonko Répond à Diomaye sur la Crise de 1962

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Sonko Répond à Diomaye sur la Crise de 1962
Sonko Répond à Diomaye sur la Crise de 1962

Thiebeu NDIAYE

Africa-Press – Senegal. De la friture sur la ligne entre le Palais et la primature, c’est ce que révèle la sortie musclée du Premier ministre Ousmane Sonko. Lors de l’installation du conseil national de Pastef jeudi dernier, le porte étendard du ‘’projet’’ s’en est violemment pris au Président Diomaye Faye. Ceci, au point que certains craignent un remake de la crise institutionnelle de 1962 entre le Président de la République d’alors Léopold Sédar Senghor et le Président du Conseil, Mamadou Dia.

Analysant cette prise de parole inattendue et déroutante, le sociologue et membre de la gauche maoïste, Mamadou Wane Mao n’y voit aucune « analogie » avec ce qui s’est passé en 1962. D’abord, estime-t-il, les contextes sont différents de même que les enjeux.

« Il n’y a pas d’analogie entre ce qui se passe entre Sonko et Diomaye et la crise de 1962 », souligne l’invité de l’émission Objection de ce dimanche sur Sud Fm. « Mamadou Dia était président du Conseil. C’était un régime comme la quatrième République en France. Senghor n’a pas été élu au suffrage universel direct. Il a été élu par les députés et les maires. Ce n’est pas la même situation », précise-t-il.

À l’en croire, les raisons profondes du divorce entre Senghor et Dia ont été fomentées en France et avaient des soubassements purement économiques. « Mamadou Dia c’était la gauche de l’UPS, au plan économique il était pour le socialisme autogestionnaire. Il a été combattu par le capital français et le néocolonialisme français. Ce sont les intérêts de la France qui ont amené cette crise », argue-t-il, affirmant que la situation n’est pas la même.

« Je ne crois pas qu’il y aura une crise entre Sonko et Diomaye comme en 1962, parce que, analyse-t-il, Senghor a été instrumentalisé par la France qui a commandité la motion de censure à l’origine de l’élimination politique de Mamadou Dia. Je ne crois pas que le Président actuel (Bassirou Diomaye Faye) accepte d’agir sur commande d’un pays qui est en perte de vitesse: la France ».

Ce qui est clair et constant, selon Mamadou Wane Mao, c’est que « la sortie du premier ministre révèle des contradictions internes, secondaires, au sein de Pastef ».

« Je ne veux pas me lancer dans la systématisation mais il y a, à mon avis, une lutte de ligne entre un courant révolutionnaire incarné par le Pm-Président de Pastef et un courant réformateur. Il faut savoir que Pastef n’est pas seulement un parti, c’est un front où se retrouvent plusieurs courants », estime-t-il.

Ce qu’il faudrait, d’après son analyse, c’est « d’arriver à gérer ces contradictions secondaires pour retrouver la dynamique révolutionnaire qui a conduit Pastef au pouvoir ». Cela passera, d’après M. Wane, par: « la poursuite de la reddition des comptes, le rééquilibrage du régime afin que le premier ministre ait beaucoup plus de pouvoir, la transformation sociale ».

Source: Seneweb.com

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