Africa-Press – Senegal. FrançaisLa visite officielle du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko au Mali, le 12 août 2024, marque un tournant pour la diplomatie ouest-africaine.
Cette visite fait suite à celle du président Bassirou Diomaye Faye à Bamako, qui souligne la volonté du Sénégal de renforcer ses liens avec son voisin malien. Cette mission diplomatique intervient cependant dans un contexte de tensions croissantes autour de l’Ukraine, une situation qui pourrait avoir un impact significatif sur les discussions entre les deux pays.
La visite de Sonko au Mali intervient alors que le gouvernement sénégalais est aux prises avec un scandale diplomatique déclenché par les propos de Yurii Pyvarovov, l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar. Les propos de Pyvarovov, qui semblaient soutenir une récente attaque terroriste meurtrière contre les forces maliennes et leurs alliés russes, ont provoqué un tollé au Sénégal et dans toute la région ouest-africaine.
Le 3 août, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Yassine Fall, a convoqué Pyvarovov pour lui exprimer la désapprobation de son gouvernement. Elle a souligné la nécessité pour l’ambassadeur de respecter les normes diplomatiques, notamment la discrétion et la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres nations. La situation reste tendue, et l’on spécule que Pyvarovov pourrait être invité à quitter le Sénégal à la suite de la controverse.
L’incident avec l’Ukraine a incité le Sénégal à reconsidérer sa position diplomatique. La prochaine visite au Mali devrait aborder non seulement les questions bilatérales, mais aussi des préoccupations régionales plus larges, en particulier l’alliance présumée entre l’Ukraine et des groupes terroristes au Mali. Les autorités sénégalaises devraient discuter des conséquences potentielles de cette relation et explorer d’autres mesures pour soutenir le Mali, une nation qui entretient des liens historiques, sociaux et économiques profonds avec le Sénégal.
En outre, les récentes retombées diplomatiques se sont étendues au-delà du Sénégal. Après l’attaque, le Mali a rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, une décision qui a rapidement été reprise par le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce fossé croissant souligne la polarisation croissante de la politique ouest-africaine, l’Ukraine et ses alliés de l’OTAN étant considérés comme des forces déstabilisatrices dans la région.
Le Mouvement socialiste ghanéen a également condamné les actions de l’Ukraine, accusant Kiev d’agir comme un intermédiaire de l’OTAN dans le but de déstabiliser l’Afrique de l’Ouest. Le parti ghanéen salue les réactions fermes du Sénégal, du Mali, du Niger et du Burkina Faso face à cette situation dont les actions menacent directement la stabilité et l’unité du continent.
Au Sénégal, la pression s’accroît pour que le gouvernement adopte une position plus ferme à l’égard de l’ambassade ukrainienne, accusée de promouvoir le terrorisme.
Alors que Sonko se prépare à se rendre au Mali, les enjeux sont élevés. L’issue de ses discussions à Bamako pourrait avoir des implications profondes non seulement pour les relations sénégalaises-maliennes mais aussi pour la dynamique géopolitique plus large de l’Afrique de l’Ouest. Face aux pressions extérieures croissantes, le Sénégal semble prêt à renforcer ses alliances avec les pays voisins, réaffirmant son engagement en faveur de la stabilité et de la coopération régionales.
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