Chimpanzé : comment Protéger cette Espèce en Danger ?

4
Chimpanzé : comment Protéger cette Espèce en Danger ?
Chimpanzé : comment Protéger cette Espèce en Danger ?

Africa-Press – Senegal. La destruction des forêts, les feux de brousse, le braconnage sont quelques-unes des menaces qui pèsent sur le chimpanzé. Et pourtant, la disparition de cette espèce méconnue et dont le nombre s’est réduit comme peau de chagrin au fil des années peut être évitée.

Le Burundi va célébrer pour la première fois la journée internationale des chimpanzés, initialement prévue pour le 14 juillet. Une occasion de plaider pour « nos cousins » fortement menacés par nous-mêmes.Classés en espèce en danger d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature, ils sont actuellement estimés à 200 mille alors qu’ils étaient 2 millions au début du 20e siècle. Cette espèce est géographiquement localisée dans les forêts tropicales d’Afrique centrale, orientale et occidentale.

Au Burundi, les derniers habitats des chimpanzés se trouvent dans le parc national de la Kibira, dans les réserves naturelles forestières de Bururi et Vyanda ainsi que dans les paysages protégés de Makamba (Mukungu-Rukambasi et la forêt de Rukonwe), révèle Léonidas Nzigiyimpa, représentant légal de Conservation et Communauté de Changement (3C), une organisation dont les actions sont centrées sur la conservation des chimpanzés. Les estimations font état de plus de 300 individus avec une grande partie (plus de 200) se trouvant dans le parc national de la Kibira.

Selon cet environnementaliste, malgré qu’il soit une espèce emblématique, génétiquement plus proche de l’homme (il partage plus de 90% de l’ADN avec l’homme), le chimpanzé du Burundi est menacé. Son habitat est fortement impacté par l’activité humaine. « Les populations y entrent pour cultiver, construire des maisons d’habitation, couper les arbres », fait savoir M. Nzigiyimpa. Il signale également d’autres menaces à savoir les feux de brousse, surtout pendant la saison sèche, et le braconnage.

Un “cousin” méconnu

Et pourtant, le chimpanzé présente un intérêt à plusieurs égards. En dehors de son intérêt économique, puisque prisé par les touristes, les arguments pour sa préservation ne manquent pas. Sur le plan écologique, c’est un constructeur de forêts. Grâce à sa consommation des fruits et à ses selles, il disperse des graines qui servent de semences pour différentes espèces d’arbres. « Cela veut dire que si le chimpanzé disparaît, une bonne partie de la biodiversité disparaît avec », alerte le représentant légal de 3C. Pour sa santé, le primate recourt aux mêmes plantes médicinales que les humains.

Sur le plan comportemental, les chimpanzés éprouvent des sentiments comme l’amour ou encore le deuil. « Le chimpanzé aime sa progéniture plus que les humains. Pour attraper un bébé chimpanzé, il faut éliminer plus de 5 chimpanzés », clarifie Léonidas Nzigiyimpa. La société des chimpanzés est très bien organisée, avec un chef à qui les autres membres de la famille doivent respect et obéissance. Ils utilisent des outils pour manger, tout comme les humains.

L’implication des communautés, une priorité

Léonidas Nzigiyimpa insiste sur le caractère primordial de la sensibilisation et de l’information pour la préservation de ces primates. « Les chimpanzés sont connus par les techniciens et les milieux scientifiques, mais pas assez par les communautés. Et on ne peut pas protéger ce qu’on ne connaît pas ». C’est ainsi que 3C est en train de sensibiliser et d’informer les communautés et autorités locales sur l’importance d’une cohabitation pacifique avec les chimpanzés. Leur implication dans la préservation de la nature est un élément crucial.

Les différentes activités de conservation de la nature consistent en la multiplication, plantation et entretien d’espèces autochtones par la communauté en vue de la restauration, matérialisation des limites, etc. Cela se fait par le développement d’un modèle économique basé sur la conservation. Ainsi, une approche 60/40 a été développée. Sur les fonds collectés, 40% sont réservés aux communautés regroupées en association. Un système de microcrédits à taux d’intérêt faibles a été également mis en place. « On ne peut aboutir à la conservation effective de ces espèces sans améliorer les conditions de vie des populations, qui plus est dans un contexte de pression démographique où la population burundaise dépend à plus de 90% des ressources naturelles». Cette approche entraîne une dynamique de groupe et des rencontres fréquentes pour évoquer les problématiques liées à la conservation de la nature. Cette dernière va au-delà des interventions des projets et implique la pérennisation des acquis.

Par ailleurs, le renforcement des capacités de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement est indispensable. Il passe, entre autres, par l’introduction de la technologie à travers l’utilisation des drones et des smartphones pour faire le suivi écologique. Cela permet de collecter de bonnes informations afin de prendre des décisions en temps réel.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Senegal, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here