Au Bénin, péril en la demeure ?

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Au Bénin, péril en la demeure ?
Au Bénin, péril en la demeure ?

Africa-Press – Benin. Au petit matin du mardi 24 septembre 2024, une alerte a fait le tour de la toile. Mais comme dans le pays, il n’y a souvent pas de fumées sans feu, cela n’a pas duré avant de se confirmer.

Il s’agit d’une vague d’arrestations au nombre desquelles celles de l’ami intime du chef de l’État béninois, Patrice Talon, et pilier de son régime, Olivier Boko, de Oswald Homéky, ex ministre des sports de 2016 à 2023 et proche de ce dernier, ainsi que le lieutenant-colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine.

Des premières informations officielles du procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme du Bénin (CRIET), Mario Metonou, ces arrestations visent à déjouer un coup d’Etat projeté pour le 27 septembre 2024. Avec ce cours des évènements au Bénin, ce qui est certain, c’est l’incertitude.

Prémices d’une fin de mandat tumultueuse ?

Que des opposants soient traqués, et /ou mis en prison, des activistes ‘’kidnappés’’, cela peut s’entendre comme l’aboutissement d’un pouvoir qui s’endurcit. Mais lorsque pour des faits supposés d’atteinte à la sureté de l’Etat, ce sont des membres du pré carré du pouvoir qui sont interpelés, qu’il s’agisse d’un scénario bien écrit ou non, c’est l’expression d’un pouvoir qui part en vrille.

Le cafard n’arrive à s’incruster dans un mur s’il n’est lézardé. Les velléités d’atteinte à la sureté de l’Etat dans des régimes démocratiques hybrides comme celui du Bénin relèvent de certains indices. Surtout dans ce pays où le temps démocratique est ancré dans les habitudes et les populations attendent patiemment pour plébisciter ou sanctionner les gouvernants.

Ainsi, lorsque des gens qui ont des ambitions politiques voient les portes barricadées devant eux, et leurs espoirs s’amenuiser du jour au lendemain, sans avoir la simple possibilité de compétir, bonjour les dégâts.

Sinon, c’est le peuple lui-même qui remet chacun à sa juste place avec ses ambitions, furent-elles démesurées ou non.

Ceci entraine cela ?

Les putschs ne sont pas à cautionner et semblent moins régler les situations, qu’à les envenimer. Raison pour laquelle le bon fonctionnement des institutions, grâce à la séparation des pouvoirs, reste un garde-fou indispensable face aux éventuels égarements des gouvernants.

Le constituant béninois a eu le génie en 1990 de ne pas rattacher la fonction présidentielle à l’appartenance ou non à un parti politique. Même celle révisée en 2019 ne l’a pas fait. Par contre, le code électoral révisé en mars dernier, en donne tout une autre orientation.

L’histoire contemporaine du Bénin renseigne en effet de ce que toutes les fois où ce sont des partis politiques qui semblent avoir damé le pion à d’autres pour la conquête du pouvoir d’Etat, la solidité de l’unité nationale et la stabilité sociopolitique ont pris un coup.

Alors, que faire ?

Cette situation qui prévaut, qu’elle soit artificielle ou réelle est l’expression des reformes entreprises, qui à la vérité si elles méritent d’être une aspiration devront se concrétiser dans le temps et non de facto pour l’avènement de candidats issus exclusivement de partis politiques à la tête du pays.

Toutefois, si dans un processus inclusif, un parti politique arrive à relever de si tôt cet exploit du fait de son envergure nationale, ce ne serait qu’à son actif.

Le talon d’Achille de la stabilité politique du Bénin semble y résider. Les expériences du passé doivent éclairer les nuits d’aujourd’hui, puisque « tel on fait son lit, on se couche ».

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