Africa-Press – Benin. Les nouvelles sont bonnes pour les producteurs agricoles. Ils pourront encore compter sur le soutien du gouvernement pour la campagne agricole 2025-2026. Pour cette saison, un montant de 26 milliards F Cfa a été accordé au monde agricole à titre de subvention de l’Etat. « C’est un choix souverain d’accompagner les producteurs et de prendre des mesures pour que la production soit rentable », a expliqué Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche aux côtés du porte-parole du gouvernement lors du point de presse.
En effet, malgré la hausse des prix des engrais sur le marché international, ces dernières années, les contributions de l’Etat et des acteurs privés de la filière coton ont permis de mobiliser des subventions pour soutenir le prix de ces fertilisants, s’agissant aussi bien du coton que des vivriers, au cours des récentes campagnes. EIles s’élèvent respectivement à 55 milliards de F Cfa (2022-2023), environ 30 milliards de F Cfa (2023-2024) et 24,4 milliards de F Cfa (2024-2025). Grâce à ces interventions, les prix des engrais sont restés globalement stables et accessibles aux producteurs.
Cependant, la situation sur le marché international demeure critique, même avec la baisse relative constatée. De fait, pour la campagne agricole 2025-2026, céder les différentes formules d’engrais aux prix réels du marché serait préjudiciable à la production agricole et à la sécurité alimentaire. C’est pourquoi, après les échanges avec les différentes faîtières du secteur agricole, il a été décidé que l’Etat apporte une subvention de 26 milliards de F Cfa afin de favoriser le bon déroulement des activités agricoles.
Cette action déterminante permettra de céder les différents types d’intrants aux producteurs aux mêmes prix que lors de la campagne précédente à savoir 340 F Cfa/kg soit 17 000 F Cfa le sac de 50 kg au lieu de 21 750 F Cfa pour le Npk, 300 F Cfa/kg soit 15 000 F Cfa le sac de 50 kg au lieu de 18 750 F Cfa pour l’urée et 280 F Cfa/kg soit 14 000 F Cfa le sac de 50 kg pour le SSP.
Par ailleurs, il faut souligner que cette année, la mesure bénéficiera aux producteurs de toutes les catégories et favorisera notamment l’introduction de semences hybrides devant contribuer à l’amélioration de la productivité et à l’accroissement de la production vivrière.
Actions structurelles
En dehors de ces actions ponctuelles, le gouvernement en mène d’autres de nature structurelle. En témoignent par exemple la mise en œuvre du programme national de développement des plantations et de grandes cultures reposant sur un aménagement de 500 000 ha pour une agriculture d’envergure devant servir de socle au développement d’une véritable agro-industrie nationale, l’accélération de la mécanisation agricole par la formation sur place d’ouvriers spécialisés à l’assemblage, la facilitation de l’accès des producteurs aux engins, le service après-vente et la promotion des techniques et pratiques culturales résilientes au changement climatique. On peut également mentionner la mise en place d’un programme de développement de l’élevage dont l’objectif à l’horizon 2026 est de limiter les importations des produits animaux et de porter la couverture des besoins en viande, lait et œufs de table respectivement à 70 %, 55 % et 95 %, la mise en œuvre du projet de sédentarisation des troupeaux des ruminants au Bénin. De même, les actions structurelles prennent en compte la poursuite de l’assainissement des plans d’eau par leur dragage pour favoriser une meilleure reproduction des espèces halieutiques et la mise en place d’un programme de développement de la pêche et de l’aquaculture dont l’objectif pour 2026 sera de porter le taux de couverture des besoins par la production nationale de 42 % à 60 %, soit une production de 135 000 tonnes dont 40 000 tonnes pour l’aquaculture.
Prévisions du Pag
Dans le Programme d’action du gouvernement, des ambitions claires avaient été exprimées. Ainsi, les projets phares dans ce secteur sont le développement de filières à haute valeur ajoutée notamment ananas, anacarde, produits maraîchers, avec l’extension des surfaces cultivables, l’amélioration de la productivité et le développement des filières d’exportation de produits transformés, le renforcement des filières conventionnelles du riz, maïs et manioc et le développement de l’aquaculture continentale: aménagement de 500 ha de zones aquacoles pour une production de 20 000 tonnes en 5 ans. Le Pag prévoit aussi la mise en valeur de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé avec l’aménagement de 6 000 ha de terres cultivables, la construction de pistes et d’une dizaine de débarcadères et l’installation de 2 500 jeunes entrepreneurs agricoles (accès aux intrants spécifiques, formation et professionnalisation,…). En ce qui concerne l’amélioration de la production de viande, lait et œufs de table, il a été envisagé d’atteindre à l’horizon 2021, des niveaux de production de 104 000 tonnes pour la viande, 172 000 tonnes pour le lait (contre 113 000 tonnes en 2015) et 25 000 tonnes pour les œufs.
La mise en application de ces projets phares a nécessité des actions importantes comme la création de sept pôles de développement agricole, les mesures de facilitation de l’accès aux semences, intrants et marchés pour la promotion des nouvelles filières agricoles (riz, maïs, anacarde, ananas), les mesures fiscales et non fiscales incitatives en faveur de l’importation des intrants agricoles (productions végétales, animales et halieutiques), de l’exportation des produits agricoles et dérivés et pour la promotion des entreprises agricoles, la modernisation des outils de travail et la stratégie pour l’agriculture intelligente face au climat et le renforcement des filets sociaux.
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