Africa-Press – Benin. Après plusieurs années de tensions liées aux crises successives, l’économie béninoise affiche des performances solides. Selon le dernier Rapport d’Analyse de Viabilité de la Dette publique (AVD 2025) publié par la Caisse Autonome de Gestion de la Dette (CAGD), la croissance du PIB réel a atteint 7,5 % en 2024, son plus haut niveau depuis plus de deux décennies. Une dynamique portée par une agriculture performante, un secteur industriel en expansion et la reprise du commerce, notamment autour de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ).
Une politique budgétaire plus rigoureuse
Selon le rapport, cette progression dépasse largement les prévisions initiales de 6,7 % établies en début d’année. Mieux encore, l’inflation est restée contenue à 1,2 %, bien en dessous du seuil de convergence de 3 % fixé par l’UEMOA. Cette stabilité des prix, combinée à la reprise des activités économiques, a permis au pays de consolider ses finances publiques.
Ainsi, à fin décembre 2024, la dette publique totale s’établit à 53,4 % du PIB, en recul par rapport aux années précédentes. Le rapport classe le Bénin dans la catégorie des pays à risque modéré de surendettement, selon la méthodologie du FMI et de la Banque mondiale. Cela signifie que, malgré l’importance du portefeuille d’emprunts, les indicateurs d’endettement demeurent en dessous des seuils critiques fixés à l’international.
La dette extérieure représente 72,6 % de la dette totale, soit 38,8 % du PIB. Elle est principalement constituée de financements multilatéraux (Banque mondiale, FMI, BAD, BOAD), complétés par des eurobonds et des prêts commerciaux. La dette intérieure, quant à elle, représente 14,6 % du PIB et repose essentiellement sur les titres publics émis sur le marché régional.
Une politique budgétaire plus rigoureuse
Toujours selon le rapport, le déficit budgétaire a été ramené à 3,0 % du PIB en 2024, contre 4,1 % en 2023 et 5,5 % en 2022. Cette consolidation, plus rapide que prévu, s’explique par une meilleure collecte des recettes fiscales et une gestion rigoureuse des dépenses publiques. Les projections indiquent une amélioration progressive du solde primaire, qui devrait se stabiliser autour de 1 % du PIB à long terme.
L’État a par ailleurs entrepris d’importantes opérations de gestion de passif. L’émission d’un eurobond de 500 millions de dollars US et d’un prêt commercial de 500 millions d’euros garanti par la Banque mondiale et l’African Trade and Investment Development Insurance (ATIDI) a permis d’allonger la maturité de la dette et de réduire son coût global. Ces opérations ont généré une économie nette estimée à plus de 20 millions d’euros, selon la CAGD.
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