Le nombre de chômeurs dans le monde devrait enfin baisser en 2023

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Le nombre de chômeurs dans le monde devrait enfin baisser en 2023
Le nombre de chômeurs dans le monde devrait enfin baisser en 2023

Africa-Press – Benin. En 2023, le chômage dans le monde devrait retourner à son niveau d’avant la pandémie. » Le nombre de personnes sans emploi devrait ainsi passer de 192 millions en 2022 à 191 millions en 2023, alors que l’OIT tablait encore mi-janvier sur trois millions de chômeurs en plus. Ça, c’est le gros titre.

Mais si on s’arrête-là, c’est que l’on n’a rien compris. Certes, la reprise post-Covid a été particulièrement rapide dans les pays riches, en Europe occidentale par exemple, mais ailleurs, en Afrique et dans les pays arabes en particulier, le chômage – tel que le calcule l’OIT – est toujours beaucoup plus élevé en 2023 qu’il ne l’était en 2019.

De nombreux pays en voie de développement très en retard

L’Afrique du Nord reste la région la plus durement touchée : plus de 11% de chômage encore cette année. D’abord parce que, les conséquences du Covid-19 se font encore sentir, notamment sur le tourisme, et puis entre temps, la guerre en Ukraine, les tensions sur les marchés de l’énergie, des produits alimentaires ont entraîné une inflation mondiale. Et l’inflation, ça n’est pas bon pour le marché du travail. D’autant qu’elle limite les ressources et les marges de manœuvres des États, en particulier des plus endettés.

En Afrique subsaharienne, le taux de chômage est de 6,3% contre 5,7% en 2022 et dans les États arabes, 9,3% en 2023 contre 8,7% en 2022. Ces pays en voie de développement « qui accueillent déjà les personnes les plus vulnérables de la planète, sont confrontés à une conjonction de défis particulièrement brutale : une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse et un risque accru de difficultés sur leur dette », a analysé Mia Seppo, sous-directrice générale pour l’emploi et la protection sociale à l’OIT.

Inégalités dans le monde

À l’inverse, « d’autres régions du monde comme l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Europe du Nord, de l’Ouest et du Sud ainsi que l’Asie centrale et occidentale sont parvenues à faire baisser leurs taux (de chômage, NDLR) nettement au-dessous des niveaux d’avant la crise », observe l’OIT. Mais en Amérique latine, « le rétablissement de l’emploi a souvent été alimenté par la progression de l’économie informelle », et donc la création d’emplois de moindre qualité, avertit Sangheon Lee, directeur du département des Politiques de l’emploi de l’OIT.

Les pays dont le taux de chômage n’est pas redescendu au niveau de 2019, et en particulier les plus endettés, « ont un besoin urgent de soutien (…) international et d’une coordination multilatérale pour s’attaquer aux déficits persistants en matière d’emploi et aux inégalités grandissantes », plaide l’OIT. Dans une économie en crise, l’action publique, la mise en place d’un filet de protection sociale : tout cela contribue au développement et donc à faire reculer le chômage, insiste-t-elle.

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