Arrestation de Hugues Sossoukpè et Droit International Violé

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Arrestation de Hugues Sossoukpè et Droit International Violé
Arrestation de Hugues Sossoukpè et Droit International Violé

Africa-Press – Benin. L’arrestation du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè à Abidjan suivie de son extradition express vers le Bénin prend une tournure politique à Abidjan. Cette fois, c’est une voix notable de la scène politique ivoirienne qui s’élève: celle d’Antoine Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé et candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne de 2025.

Dans une déclaration publique largement relayée ce week-end, l’élu ivoirien, également journaliste et fondateur du journal satirique L’Éléphant Déchaîné, a vivement critiqué l’attitude de son gouvernement dans cette affaire. « L’arrestation et l’extradition “top chrono” de notre confrère béninois, alors même qu’il bénéficiait du statut de réfugié politique, constituent un furoncle sur le visage de notre pays », a-t-il déploré, fustigeant un manquement grave au droit international humanitaire.

Pour rappel, Hugues Comlan Sossoukpè, journaliste d’investigation à la tête du site Olofofo, avait été officiellement invité en Côte d’Ivoire pour une activité professionnelle. Son arrestation, suivie de son extradition vers Cotonou, a donc été perçue par plusieurs observateurs comme un guet-apens soigneusement orchestré.

« Ce n’est pas seulement une faute morale, c’est une faute diplomatique. La Côte d’Ivoire envoie un message inquiétant à la communauté internationale en foulant aux pieds les principes élémentaires du droit d’asile », a insisté le député Assalé, qui s’est engagé à interpeller le gouvernement ivoirien sur cette affaire à l’Assemblée nationale.

Réponse embarrassée du gouvernement ivoirien

Face à la montée des critiques, le gouvernement ivoirien, jusque-là silencieux, a réagi par la voix de son porte-parole, Amadou Coulibaly. Ce dernier a confirmé l’interpellation du journaliste béninois, tout en assurant que les autorités n’étaient pas informées de son statut de réfugié politique.

« Il s’agissait d’un simple acte de coopération judiciaire avec un État partenaire, dans le cadre d’un mandat émis par la justice béninoise », a justifié le ministre de la Communication, balayant toute accusation d’irrégularité.

Mais cet argument ne convainc guère. Plusieurs organisations de défense des droits humains parlent d’un précédent dangereux pour la liberté de la presse en Afrique de l’Ouest. Selon elles, l’invocation de l’ignorance du statut de réfugié ne saurait absoudre l’État ivoirien de sa responsabilité politique et juridique.

Détenu actuellement à la prison de Ouidah au Bénin, Hugues Comlan Sossoukpè est poursuivi pour harcèlement par le biais d’un système informatique, rébellion et apologie du terrorisme: des charges que ses soutiens qualifient de montage, en raison de ses publications critiques à l’encontre du pouvoir béninois.

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