Africa-Press – Benin. Dans un communiqué rendu public ce dimanche 19 octobre 2025, le Collectif des avocats du parti Les Démocrates s’insurge contre une décision judiciaire qu’il juge entachée de “connivence programmée et synchronisée” entre la Commission électorale nationale autonome (CENA), la justice et le pouvoir en place. Les avocats estiment que la procédure relative au formulaire de parrainage du député Michel François Oloutoyé Sodjinou viole les textes de la République.
Une “collusion frauduleuse” dénoncée
Le bras de fer entre le parti Les Démocrates et la CENA prend une tournure judiciaire explosive. Dans un communiqué daté du 19 octobre 2025, le Collectif des avocats du parti dénonce “une collusion frauduleuse” entre la Commission électorale nationale autonome, la justice et le pouvoir de la rupture, à la suite de l’ordonnance n°254/AUD-PD/2025 rendue le 13 octobre 2025 par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
Selon cette ordonnance, le juge a ordonné à Thomas Boni Yayi, en sa qualité de président du parti Les Démocrates, de restituer à Michel François Oloutoyé Sodjinou le formulaire nominatif de parrainage qui lui avait été délivré par la CENA. En cas de résistance, le texte autorise la CENA à invalider le précédent formulaire et à en délivrer un nouveau.
Une “collusion frauduleuse” dénoncée
Mais pour le Collectif des avocats du parti, la décision a été appliquée en violation flagrante de la procédure légale. “L’ordonnance prévoyait un délai de huit jours pour une exécution volontaire, avant toute intervention de la CENA”, souligne le communiqué. Or, selon les avocats, la CENA serait intervenue dès le petit matin du 14 octobre, soit moins de 24 heures après la décision du juge, sans attendre la fin du délai prévu par le code de procédure civile.
Les avocats des Démocrates affirment que la CENA et le député Sodjinou ont agi de concert, allant jusqu’à recourir “au même huissier de justice”. Une situation qu’ils jugent “curieuse et révélatrice d’une coordination illégale”. “La CENA s’est comportée comme la principale bénéficiaire de la décision de justice, alors qu’elle n’en était pas partie prenante”, fustigent-ils.
Pour le Collectif, cette précipitation démontre “une volonté manifeste de nuire au parti Les Démocrates” et de “fausser le jeu démocratique” à l’approche de la présidentielle de 2026. “Ce dossier est l’expression concentrée, en quelques heures, d’un véritable déni de justice, annonciateur d’une grave crise politique, sociale et sécuritaire”, avertissent les avocats.
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