Africa-Press – Benin. La première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives au titre de l’année 2025 s’est ouverte ce jeudi 22 mai 2025 avec la présence effective des représentants des partenaires sociaux et une forte délégation gouvernementale conduite par le ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané.
Réunis sous la présidence du ministre Abdoulaye Bio Tchané, président de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives, il a rappelé l’importance du dialogue social pour garantir la stabilité du climat socioprofessionnel. Le président de la Commission a salué l’engagement des différentes parties à maintenir un cadre d’échanges constructifs et respectueux. « Cette session va bien au-delà d’un simple rendez-vous institutionnel. Elle illustre notre volonté commune de faire vivre l’esprit de dialogue, de responsabilité et de solidarité », a déclaré Abdoulaye Bio Tchané. Il a souligné que le gouvernement, sous l’impulsion du président Patrice Talon, attache un intérêt particulier à cette instance de concertation, perçue comme un levier de cohésion et de justice sociale. Il a également présenté les réformes engagées pour dynamiser le secteur privé et créer des emplois durables.
Des revendications syndicales toujours en suspens
Malgré cet appel à l’apaisement, les syndicats ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme un manque d’écoute et d’actions concrètes de la part du gouvernement. Le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo, a vivement critiqué la gestion des précédentes sessions, dont certaines n’ont pas pu se tenir, et a dénoncé l’absence de progrès sur des dossiers urgents. « Depuis août 2024, aucune avancée significative n’a été notée. Pire, la tentative de réunion du 21 novembre a été empêchée par un déploiement massif des forces de l’ordre », a-t-il déploré. Kassa Mampo a énuméré plusieurs points de blocage: la stagnation des carrières pour de nombreux fonctionnaires, le non-reversement des Aspirants au métier d’enseignant (Ame) recrutés depuis 2019, l’absence de contrats pour certains enseignants et agents de santé, ainsi que la précarisation croissante de l’emploi dans le secteur privé. Il a également dénoncé les restrictions aux libertés syndicales, notamment les interdictions de manifestation et les violences à l’encontre des travailleurs lors des rassemblements pacifiques. « Nous ne sommes plus dans une République démocratique. Nous sommes en plein dans une autocratie qui étouffe toutes les énergies devant favoriser l’épanouissement des populations et le développement du pays », a-t-il affirmé.
Pour finir, il a exprimé son soutien aux Forces de défense et de sécurité (Fds) engagées dans la lutte contre l’insécurité au nord du pays, tout en exigeant le retrait sans condition des troupes militaires françaises encore présentes au Bénin.
Léonce Adjévi
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