Africa-Press – Benin. Interpellé à Abidjan et extradé vers le Bénin, Comlan Hugues Sossoukpè, promoteur du média en ligne Olofofo, est accusé de plusieurs infractions graves. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a réagi à son arrestation dimanche 20 juillet 2025.
« Je suis d’abord surpris que vous évoquiez l’intéressé en thème de collègue », lance Wilfried Léandre Houngbédji, visiblement agacé, en réaction à l’arrestation de Comlan Hugues Sossoukpè. Interrogé sur le plateau de Zone Franche, l’émission politique de Canal3 Bénin, le porte-parole du gouvernement n’a pas mâché ses mots pour désavouer celui qu’il qualifie d’« activiste politique » plutôt que de journaliste.
Il invite la presse à vérifier si le mis en cause est détenteur d’une carte professionnelle délivrée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).
Sur le fond, le gouvernement se défend de toute atteinte à la liberté de la presse. Wilfried Léandre Houngbédji affirme que le Bénin reste attaché à la liberté d’expression, à condition que celle-ci s’exerce dans les limites de la responsabilité et de la légalité.
« La liberté d’expression s’accompagne du devoir d’assumer ses propos ou, à tout le moins, de les prouver », martèle-t-il, reprochant à Comlan Hugues Sossoukpè des publications souvent démenties et jugées outrancières.
L’interpellation du promoteur d’Olofofo, survenue à Abidjan le 10 juillet 2025, n’aurait rien d’un enlèvement selon le gouvernement. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, il s’agit d’une intervention policière légale ayant conduit à son retour sur le sol béninois. « Ceux qui n’ont rien à se reprocher ne se cachent pas pour faire leur travail », tranche-t-il.
Comlan Hugues Sossoukpè a été présenté le lundi 14 juillet devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), où il a comparu devant la chambre des libertés et de la détention. À l’issue de cette audience, la Cour a décidé de son maintien en détention provisoire.
D’après son avocat, Me Aboubacar Baparapé, plusieurs chefs d’accusation pèsent sur son client dont incitation à la rébellion, incitation à la haine et à la violence, harcèlement par voie électronique et apologie du terrorisme. Le média Olofofo qu’il dirigeait est déjà sous suspension sur décision des autorités.
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