
Africa-Press – Benin. La Nation: Excellence monsieur l’ambassadeur, quelle a été la première impression que vous avez eue en venant à Cotonou?
Joseph Senninger: Ma première impression sur Cotonou, après cinq années dans la région ouest-africaine, était marquée par la propreté du boulevard de la Marina, les grands chantiers d’aménagement sur cette voie qui se veut un peu une vitrine du Bénin. Le boulevard de la Marina met en exergue le pays et son chemin de développement vers un Bénin révélé. Cette impression s’est étendue, les jours suivants, sur les autres chantiers qu’on voit à travers la ville. Je voyais une ville en chantier partout. Une sorte de redéfinition de la ville et un certain dynamisme pour transformer le pays en profondeur.
Qu’est-ce qui a motivé la présence diplomatique du Luxembourg au Bénin?
J’étais en poste au Burkina Faso et au Niger avant de venir au Bénin. Et le Luxembourg a une présence depuis des décennies dans ces deux pays qui étaient les premiers partenaires de la coopération luxembourgeoise depuis les années 80, 90. Avec la situation que vous connaissez, qui prévaut dans le Sahel et qui était surtout marquée par des défis sécuritaires depuis plusieurs années, le Luxembourg a commencé un exercice de réflexion, de diversification et d’élargissement de sa présence en Afrique de l’Ouest, déjà en 2021. En ce moment-là, nous avons été démarchés par les autorités béninoises avec des personnes qui étaient très bien préparées et qui savaient ce que le Luxembourg faisait au Niger, au Burkina Faso et dans d’autres pays. Elles savaient donc où elles pouvaient nous placer dans le Programme d’action du gouvernement élaboré. De là, est née la volonté du Luxembourg d’approfondir sa présence au Bénin. En 2022, il y a eu les premiers projets mis en œuvre par d’autres agences européennes et ces projets se sont rapidement concrétisés. Et c’est au regard de ce dynamisme qu’est née la volonté d’ouvrir une présence physique du Luxembourg au Bénin.
On constate que les secteurs de la formation professionnelle, du digital et de la finance inclusive sont largement pris en compte dans la coopération entre le Bénin et le Luxembourg. Quelles raisons sous-tendent ces choix ainsi que les actions déjà menées dans ces secteurs?
Ces trois secteurs ont été retenus après des échanges entre les deux pays. Le Luxembourg n’impose jamais un secteur à un pays. C’est le Bénin qui a souhaité que ces secteurs soient approfondis. C’est vrai que nous avons nos niches dans lesquelles nous voyons que le Luxembourg a une valeur ajoutée à apporter. Et justement concernant le digital et la finance inclusive, comme le Luxembourg est un centre financier international, nous avons un écosystème que nous pouvons mobiliser au profit du système financier béninois et du secteur de la digitalisation. Puis dans tous nos pays d’intervention, la formation professionnelle est toujours notre secteur phare. Mais ce n’est pas les seuls. Dans d’autres pays, nous avons d’autres priorités. Par exemple, au Laos et au Sénégal, c’est la santé, au Niger et au Burkina Faso, c’était l’éducation scolaire. Mais ces secteurs n’ont pas été aussi retenus à cause de la demande du Bénin qui voulait que l’accent soit mis sur ces trois domaines.
Quelles sont, selon vous, les perspectives dans l’évolution des relations entre les deux pays?
A l’heure où je vous parle, nous avons lancé des projets dans les trois secteurs d’intervention. Ces projets n’ont pas été tous lancés au même moment. Certains ont été lancés en 2023 et d’autres viennent de l’être. Il y a donc différentes étapes. Je prévois dans un futur relativement proche un approfondissement des actions dans ces secteurs dont certains sont encore très jeunes et doivent faire leurs preuves avant d’en ajouter d’autres, sauf si on recevait une demande explicite des autorités béninoises. Ce qui, à mon avis, n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, un approfondissement des projets existants est à l’ordre du jour et nous avons eu des échanges avec les autorités béninoises pour prévoir plus de financements sur les projets existants et ajouter d’autres acteurs.
Est-ce possible d’avoir une idée beaucoup plus claire des différents projets en matière de formation professionnelle?
Dans le domaine de la formation professionnelle, nous avons deux projets dont le premier a été lancé en 2023. C’est un appui du Luxembourg à la volonté béninoise d’ouvrir une école des métiers dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration. C’est le premier projet et le principal en termes financiers ainsi qu’en ambitions. Le Luxembourg finance la construction du bâtiment et mobilise son savoir-faire pour, par exemple, l’élaboration des curricula de la future école des métiers, puisque nous avons aussi une école des métiers au Luxembourg, une école d’hôtellerie. Et nous avons, par le passé, été actifs dans l’hôtellerie, dans plusieurs pays tels le Nicaragua, en Amérique latine, le Cap-Vert en Afrique et le Vietnam en Asie. Donc ça, c’est une autre niche qu’on a beaucoup ciblée dans le passé.
Est-ce à dire que le Luxembourg a une expertise en la matière?
Tout à fait. Et c’est d’ailleurs un peu la porte d’entrée aussi qui a mené, entre autres, à la présence du Luxembourg au Bénin. C’étaient les Béninois qui nous ont démarchés pour solliciter un soutien sur ce projet dans la formation professionnelle. Il y en a un autre qui va voir le jour très rapidement à Parakou. Il s’agit d’un soutien à la formation professionnelle des jeunes agriculteurs dans la zone agricole Atda 4. C’est un projet qui est mené ensemble avec la Coopération belge, Enabel, qui est beaucoup plus active dans l’insertion professionnelle. Mais avant que les jeunes puissent intégrer une entreprise, voire se lancer dans l’entrepreneuriat, nous agissons sur l’autre volet avec aussi les agences nationales.Dans le domaine de la finance inclusive, nous avons pour le moment un projet dénommé Finance inclusive et innovante qui agit sur plusieurs fronts au même moment et prévoit un soutien financier et un renforcement de capacités des fonds nationaux tels que le Fnda, le Fnm. Il prévoit aussi un soutien aux personnes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. Et puis, le BeDigital, qui agit aussi sur plusieurs fronts au même moment. Par exemple, il digitalise certains projets dans la finance inclusive et innovante, et il est prévu aussi un soutien aux guichets uniques. Le BeDigital soutient la digitalisation de l’accès aux services sociaux de base et offre aussi un soutien aux femmes entrepreneures qui veulent se lancer dans le numérique. Et surtout, le BeDigital agit en soutien aux efforts de renforcement de la cybersécurité au Bénin. Ça, c’est l’intervention principale de ce projet.
Monsieur l’ambassadeur, entre financement et expertise, qu’est-ce que le Luxembourg apporte concrètement au Bénin?
Dans chaque projet, les financements sont exclusivement des dons. Le Luxembourg n’octroie pas de prêts. Il y a des financements, mais ceci est toujours accompagné de la mobilisation du savoir-faire du Luxembourg. Dans le BeDigital, par exemple, l’autorité luxembourgeoise de la cybersécurité est mobilisée et envoie ses experts. Pas plus tard que la semaine dernière, deux experts en cybersécurité étaient présents au Bénin pour mener un atelier intergouvernemental. On a vu des représentants de plusieurs ministères et de plusieurs agences au même moment. Les experts luxembourgeois étaient agréablement surpris parce qu’ils ont dit qu’eux-mêmes, au Luxembourg, n’avaient jamais pu organiser un tel atelier intergouvernemental. Cette mobilisation d’expertises s’étend aussi à la formation professionnelle. Je vous disais que l’école hôtelière du Luxembourg est mobilisée et aussi pour la finance inclusive.
Peut-on supposer que c’est un domaine dans lequel le Luxembourg a déjà assez de réussites, et que cela peut désormais être partagé avec les autres?
Tout à fait. Le soutien à l’école des métiers du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration est calqué sur d’autres interventions que le Luxembourg a menées par le passé. Pour la digitalisation, c’est la première fois que le Luxembourg mène un projet entièrement et uniquement dédié à la digitalisation. Donc là, vous êtes un peu les cobayes, si je peux me permettre, mais ceci est aussi dû au niveau d’avancement du Bénin par rapport à nos autres partenaires. Mener un projet de digitalisation au Mali, au Burkina Faso ou au Niger, par exemple, n’était pas envisageable. Ici, au Bénin, dans votre trajectoire de développement, ça l’est. Donc on a eu par moments des composantes de digitalisation dans d’autres pays, mais un projet uniquement dédié à ça, c’est une première. Pour la finance inclusive, je peux dire que c’est une duplication de nos expériences sur d’autres terrains, avec des acteurs comme l’Ong luxembourgeoise Ada qui dispose d’une grande expertise dans la finance inclusive, et qui est arrivée au même moment que le Luxembourg en 2023.
La coopération entre les deux pays est assez jeune, mais vous, personnellement, quels sont vos objectifs?
Les objectifs que j’avais, étaient d’abord pratiques, donc trouver et ouvrir un bureau représentatif, recruter les équipes, ce qui est fait. Avoir des visites de part et d’autre, des visites de haut niveau, c’est fait aussi. L’année dernière, nous avons accueilli le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois au Bénin, et nous allons très prochainement aussi accueillir une visite ministérielle béninoise au Luxembourg. Et mon dernier objectif, c’était que l’enveloppe de 40 milliards F Cfa sera complètement lancée pendant les deux premières années. Et là aussi, avec le lancement du projet de formation professionnelle à Parakou, dans l’Atda4, cet objectif a été atteint. Donc, les grands chantiers ont tous été lancés. Et là, je suis très satisfait que tout cela ait été fait en collobaration avec nos partenaires béninois.
On entend souvent dire que le Luxembourg est un paradis fiscal. Est-ce toujours le cas aujourd’hui?
C’est une image qui nous colle encore, mais qui ne reflète plus la réalité. Il est vrai qu’à une époque, notre fiscalité avantageuse attirait beaucoup d’entreprises. Mais cela a beaucoup évolué. De nombreuses réformes ont été menées pour que le Luxembourg ne soit plus considéré comme un paradis fiscal. Par exemple, il existait auparavant un secret bancaire très strict, le Black Box. Quelqu’un qui venait ouvrir un compte au Luxembourg bénéficiait d’un anonymat comparable à celui des îles Caïman. C’était une boîte noire. Mais aujourd’hui, ce secret bancaire n’existe plus. Lorsqu’un pays est perçu comme un paradis fiscal, cela crée un amalgame. Des entreprises qui ne sont pas venues pour échapper aux impôts peuvent être mises dans le même sac que celles qui l’ont fait. Cela peut nuire à leur réputation, et donc les pousser à se retirer. C’est pour cela que nous avons entrepris des réformes pour sortir de cette image.
Qu’est-ce qui attire encore les entreprises au Luxembourg, si ce n’est plus uniquement la fiscalité?
Il y a maintenant un véritable écosystème qui s’est mis en place. Le fait que certaines entreprises soient déjà présentes attire les autres. Mais au-delà, c’est notre capacité à réagir vite qui séduit. Le Luxembourg est un petit pays, donc les administrations sont réactives. Une entreprise peut rapidement établir un dossier, accéder à des cadres décisionnels sans lourdeur administrative. Et puis, on a aussi beaucoup investi dans le cadre de vie. Un bon système de santé, des écoles de qualité, notamment internationales. Parce qu’un expatrié, ce n’est pas qu’un travailleur, c’est aussi un être humain, avec une famille, des enfants. Il faut penser à tout cela.
Parlez-nous un peu des projets LuxAid Challenge Fund récemment lancé et BeDigital?
Ce n’est pas un grand projet, mais plutôt une petite initiative. Le LuxAid Challenge Fund, doté de 40 millions d’euros, est un programme mondial que nous venons de lancer au Bénin, il y a deux semaines. Il vise à appuyer des entreprises béninoises qui ont un projet pouvant contribuer au développement durable. Quinze entreprises finalistes ont été sélectionnées et ont présenté leurs projets. D’ici deux mois, environ la moitié d’entre elles recevront une subvention pour développer leurs idées à plus grande échelle.Le BeDigital est un projet relativement récent, lancé il y a moins d’un an. Il comporte plusieurs volets, mais le plus important pour l’instant est la cybersécurité. Nous avons déjà organisé des voyages d’études pour des experts béninois au Luxembourg, et récemment, un atelier a été tenu ici même au Bénin avec des experts luxembourgeois pour renforcer les capacités des ministères et agences. La digitalisation des guichets uniques de prestations de services (Gups) est en cours, et nous soutenons aussi l’entrepreneuriat féminin dans le secteur numérique.
On dit que le Luxembourg est l’un des pays les plus riches du monde. D’où vient cette prospérité?
Effectivement, le Luxembourg a l’un des Pib par habitant les plus élevés au monde. Cela ne vient pas des ressources naturelles. Nous n’avons plus de minerai de fer depuis 50 ans. Ce n’est pas le pétrole ni l’or. C’est l’ouverture au monde, le développement de notre place financière et l’investissement dans le savoir-faire. Nous avons su créer un environnement propice aux entreprises, pas seulement sur le plan fiscal mais aussi en termes de stabilité, de services et de qualité de vie.
Au-delà des projets déjà en cours, avez-vous identifié des atouts dont dispose le Bénin et qui pourraient potentiellement intéresser les entreprises luxembourgeoises?
Le Bénin est un pays particulièrement dynamique, ce qui suscite un réel intérêt, tant du côté des institutions publiques que du secteur privé luxembourgeois. Ce dynamisme se traduit notamment par une volonté manifeste de renforcer la transparence, en particulier dans les procédures de passation des marchés publics, qui sont plus claires et de plus en plus numérisées, comparativement à d’autres pays de la région. Cela contribue à réduire, voire à éliminer l’arbitraire dans les démarches administratives, ce qui est très attractif pour les investisseurs privés.Je pense par exemple à une entreprise luxembourgeoise déjà active dans le domaine de la digitalisation. Le Bénin mène actuellement d’importants efforts pour numériser l’accès aux services publics, comme le cadastre ou le paiement en ligne des impôts et des factures. Ce développement appelle également des solutions de cybersécurité, afin de garantir des transactions sûres. C’est un domaine dans lequel les entreprises luxembourgeoises possèdent une expertise reconnue.Par ailleurs, une entreprise luxembourgeoise est déjà présente dans le secteur des BTP. Compte tenu des nombreux projets d’infrastructures en cours et à venir, ce secteur présente un fort potentiel. Enfin, la logistique représente également une opportunité. Le Luxembourg, au cœur de l’Europe, bénéficie d’un réseau logistique dense. Le Bénin, en modernisant son port et en renforçant son intégration avec le Nigeria, pourrait devenir un hub logistique majeur en Afrique de l’Ouest, ce qui ouvre de nouvelles perspectives de coopération.
L’enveloppe de 40 milliards est-elle exclusivement destinée aux secteurs que vous avez cités à savoir la formation professionnelle, le digital et la finance inclusive ou d’autres domaines sont-ils également concernés?
Effectivement, ces 40 milliards de francs Cfa sont consacrés aux projets majeurs de coopération bilatérale, mis en œuvre par notre agence de développement, LuxDev. Toutefois, l’ouverture récente de notre ambassade vise à couvrir l’ensemble des relations bilatérales, bien au-delà de la seule coopération au développement.Ainsi, d’autres domaines font également l’objet de notre attention, même si les moyens financiers alloués y sont moindres. Nous œuvrons notamment à l’intensification des échanges universitaires, avec le développement de partenariats entre universités béninoises et luxembourgeoises. Des initiatives culturelles sont également en cours de réflexion. Ces projets sont encore à un stade embryonnaire, mais ils témoignent de notre volonté d’approfondir les liens entre nos deux pays.
Donc, au-delà des partenariats universitaires et des échanges culturels, d’autres secteurs sont également envisagés?
Tout à fait. L’ambassade offre l’ensemble des services consulaires habituels. Si une entreprise luxembourgeoise manifeste un intérêt pour le Bénin, nous sommes bien évidemment à disposition pour l’accompagner, que ce soit sur les plans administratif, consulaire ou institutionnel.
Vous avez mentionné les échanges culturels et universitaires. En tant qu’acteurs du secteur des médias, pouvons-nous également espérer des partenariats dans ce domaine?
Les relations bilatérales englobent naturellement tous les secteurs, y compris celui des médias. A l’heure actuelle, ce type de partenariat n’est pas encore à l’ordre du jour, mais à moyen ou long termes, c’est une piste que nous envisageons très sérieusement. Nous avons récemment accueilli une délégation béninoise au Luxembourg dans le cadre d’une visite ministérielle. Les autorités béninoises nous ont exprimé le souhait d’élargir notre coopération, au-delà du champ traditionnel du développement, vers des échanges plus économiques, notamment via l’arrivée d’entreprises ou l’organisation de missions économiques. Cette vision à long terme me paraît particulièrement pertinente, et je la partage pleinement.
Quelle image souhaiteriez-vous transmettre du Luxembourg?
Il est difficile de résumer un pays en quelques phrases, mais je vais essayer. Le Luxembourg est un petit pays de 2 500 km2, soit environ le double de la superficie du département du Littoral béninois. Nous comptons environ 650 000 habitants. Cette petite taille nous oblige naturellement à une ouverture sur le monde.Vous avez certainement entendu parler des accords de Schengen. Schengen est un village luxembourgeois, où ces accords fondateurs de la libre circulation en Europe ont été signés. Le Luxembourg a toujours été un fervent défenseur de l’intégration européenne. Chaque jour, environ 300 000 personnes venues de France, de Belgique ou d’Allemagne, nos pays voisins, traversent la frontière pour venir travailler au Luxembourg.Notre prospérité repose largement sur notre ouverture et notre place financière, qui représente à elle seule près des deux tiers de notre richesse nationale. Notre politique étrangère repose également sur une conviction forte en faveur du multilatéralisme. Pour un petit pays comme le nôtre, c’est le seul moyen d’assurer un ordre international juste et prévisible.Notre engagement se traduit aussi par notre contribution à l’aide publique au développement. Le Luxembourg est l’un des rares pays au monde à consacrer 1 % de son Pib à ce domaine. Beaucoup d’autres en font un objectif, mais peu l’atteignent réellement.
Dans cette logique multilatérale, vous êtes sans doute en décalage avec certaines positions de l’actuelle administration américaine…
Peut-être, mais heureusement, ici au Bénin, nous sommes en terrain d’entente. Le Bénin partage, comme nous, une conviction profonde des bienfaits du multilatéralisme.
Vous avez évoqué l’écologie. Ce sujet a-t-il trouvé une place dans la coopération entre le Luxembourg et le Bénin?
L’écologie est un domaine dans lequel le Luxembourg peut intervenir. J’ai, par exemple, eu l’occasion de le constater lorsque j’étais en poste au Burkina Faso ou encore aujourd’hui au Togo, où l’environnement est l’un des trois domaines de notre coopération bilatérale.Au Bénin, cela n’a pas été retenu comme secteur prioritaire, mais cela ne signifie pas que le développement durable est absent de nos actions. Au contraire, c’est un fil conducteur qui traverse l’ensemble de nos projets. Je peux citer, par exemple, notre soutien à l’école des métiers, à travers lequel un axe est dédié à la promotion de l’écotourisme. La Bouche du Roy, sur le fleuve Mono, présente un potentiel écotouristique remarquable. Nous souhaitons contribuer à la protection et à la valorisation de ce patrimoine, afin que les populations locales puissent bénéficier durablement de cet écosystème.
Justement, vous avez eu la chance de visiter certains sites touristiques au Bénin. Lesquels vous ont particulièrement marqué?
Outre la Bouche du Roy, j’ai été profondément impressionné par les Tata Somba. La route qui y mène est l’une des meilleures que j’ai vues en Afrique de l’Ouest. Ce patrimoine, désormais classé à l’Unesco, est unique. Certaines de ces habitations sont encore utilisées dans leur fonction originelle, ce qui est remarquable.Un autre lieu qui m’a profondément touché est Ouidah, que j’ai visité avec un ami américain d’origine jamaïcaine. Voir l’impact émotionnel de la Porte du Non-Retour sur lui m’a fait prendre conscience de la portée mémorielle du site. Je suis convaincu que le Bénin pourrait devenir un lieu de pèlerinage et de tourisme mémoriel pour les Afrodescendants du monde entier, qu’ils viennent des Antilles, du Brésil ou d’ailleurs. C’est une dimension que le pays pourrait valoriser davantage
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