
Africa-Press – Benin. Suivez en direct les dernières nouvelles sur la guerre en Ukraine.
Moscou exclut de mettre fin à son offensive à cette date, alors que les spéculations s’intensifient quant aux annonces possibles.
PARIS, 3 mai. (Bénin Actu) –
La Russie met la dernière main aux préparatifs du Jour de la Victoire, qui commémore chaque 9 mai la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie. À cette occasion, les événements sont précédés d’une offensive militaire en Ukraine et de spéculations sur d’éventuels changements dans le conflit pour coïncider avec la date symbolique.
Le principal événement du Jour de la Victoire se déroule sur la Place Rouge de Moscou, théâtre d’un défilé militaire en présence du président russe Vladimir Poutine et de hauts responsables politiques et militaires.
« Nous n’avons invité aucun dirigeant étranger », a confirmé la semaine dernière le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, anticipant l’organisation d’ »une journée sacrée pour la Russie et le peuple russe ».
Les célébrations de 2021 n’ont pas non plus été suivies par des dirigeants étrangers – seulement celui du Tadjikistan et parce qu’il était en visite officielle – et Moscou a alors justifié qu’il ne s’agissait pas d’un anniversaire rond. Le 9 mai, la Russie commémorera le 77e anniversaire de sa victoire sur le régime d’Adolf Hitler, sans doute par une nouvelle démonstration de ses capacités d’armement.
En 2015, après l’annexion de la péninsule de Crimée, la Russie a profité de la parade pour montrer de nouvelles armes, mais à cette occasion, aucune grande fanfare militaire n’est attendue. M. Peskov lui-même a reconnu qu’il y avait eu un nombre « important » de victimes après le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, bien que Moscou ne fournisse pas de chiffres actuels.
Kiev affirme que plus de 20 000 membres du personnel russe en uniforme ont été tués, et les services de renseignement britanniques, qui produisent leurs propres rapports, en estiment au moins 15 000. Données mises à part, ce qui semble désormais confirmé, c’est que sur le terrain, les choses ne se sont pas passées comme Poutine l’aurait souhaité lorsqu’il a annoncé le début de l’ »opération spéciale ».
LES CHANGEMENTS DE FORME ET DE SUBSTANCE
Pour Poutine, la guerre en Ukraine n’est pas une guerre. Tant lui que les dirigeants russes s’en tiennent au terme « opération spéciale » pour désigner l’offensive et ont même sanctionné les médias et les militants qui font allusion à des termes tels que « guerre » ou « invasion », dans une escalade répressive qui a abouti à une ligne unique de discours médiatique.
Toutefois, dans les cercles politiques occidentaux, on s’attend à ce que le président russe profite du jour de la Victoire pour déclarer officiellement la guerre, selon des sources consultées par le diffuseur américain CNN. En pratique, cela faciliterait la mobilisation d’un plus grand nombre de troupes et de réservistes, après que Moscou a même utilisé des mercenaires étrangers pour contrer la résistance ukrainienne.
Le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, a également laissé entendre, dans une interview accordée à la radio LBC, que Poutine allait passer de l’ »opération spéciale » à un discours de guerre ouvert. La prémisse serait claire : « Nous sommes en guerre contre les nazis et j’ai besoin de plus de monde », a déclaré Wallace.
La « dénazification » de l’Ukraine figure de manière récurrente parmi les justifications russes de l’invasion, bien que les objectifs aient changé après l’échec des forces russes à progresser dans des zones urbaines clés telles que Kiev. Les opérations se concentrent désormais sur la « libération » du Donbas, bien que les offensives se poursuivent également dans l’est et le sud.
Moscou a évité de spéculer sur le changement potentiel de terminologie, mais a répondu aux doutes concernant une résolution hâtive du conflit. « Nos troupes ne baseront pas artificiellement leurs activités sur une date spécifique », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une récente interview accordée au conglomérat italien Mediaset.
Ces rumeurs ont été rejointes mardi par le pape François, qui a révélé dans une interview accordée à « Il Corriere della Sera » que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán lui avait dit le 21 avril, lors de leur rencontre au Vatican, que « les Russes ont un plan, que tout se terminera le 9 mai ».
Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, estime qu’il y a « de bonnes raisons » de croire que « les Russes utiliseront tout ce qu’ils peuvent » pour faire du 9 mai une journée également propice à la propagande en relation avec l’Ukraine, de sorte que Washington n’exclut pas de faire des annonces.
Parmi les étapes possibles sur la table, il y aurait l’annexion des régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, dont Moscou a reconnu l’indépendance quelques jours seulement avant l’invasion, une déclaration de la prise totale de la ville de Marioupol ou l’ouverture claire de nouveaux fronts de bataille dans d’autres parties de l’Ukraine comme Odessa, selon des sources américaines citées par CNN.
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