Africa-Press – Benin. Le Cadre de concertation des forces politiques de l’Opposition a animé une conférence de presse ce mardi 22 juillet 2025 à Cotonou, mettant en lumière ses vives inquiétudes face à la gouvernance actuelle du pays. Au cœur de leurs déclarations, une dénonciation de ce qu’ils qualifient de mauvaise gestion des ressources publiques et de recul démocratique inquiétant, avec des conséquences directes sur les conditions de vie des populations béninoises.
Les représentants du Cadre ont notamment pointé la multiplication des emprisonnements politiques, les atteintes aux libertés fondamentales et les violences ciblant les membres de l’Opposition. Ils ont également évoqué des cas de kidnappings, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger, qu’ils perçoivent comme des menaces graves à la sécurité des citoyens.
S’appuyant sur le dernier rapport d’Amnesty International, les intervenants ont souligné l’aggravation du climat de répression à l’approche des élections générales prévues pour 2026. Selon eux, l’absence de dialogue politique, la restriction de l’espace d’expression des partis, et l’isolement des voix dissidentes compromettent le processus démocratique.
À moins de deux semaines de la célébration du 65e anniversaire de l’Indépendance du Bénin, et alors que se profile la dernière fête nationale sous le mandat du Président Patrice Talon, le Cadre de concertation de l’Opposition a lancé un appel solennel à l’actuel chef de l’État. Il l’invite à libérer les prisonniers politiques, faciliter le retour des exilés et ouvrir un dialogue franc et inclusif.
Pour les membres du Cadre, ces gestes d’ouverture sont indispensables pour restaurer l’unité nationale, préserver la paix sociale et garantir une transition démocratique apaisée, dans un esprit de réconciliation, à l’aube d’une nouvelle ère politique.
Déclaration du cadre
– Chers Amis de la Presse !
– Militantes et Militants de l’opposition !
– Sympathisantes et Sympathisants !
Nous nous rencontrons la énième fois ce jour, pour prendre à témoins l’opinion nationale et internationale quant à l’inquiétude de la nation tout entière, l’inquiétude des forces politiques de l’opposition, l’inquiétude de chacun d’entre nous.
En effet, le siphonage des ressources publiques, pour utiliser les propres termes de nos vis-à-vis, et l’étouffement de toute voix dissonante qui se préoccupe de la mauvaise gouvernance caractérisée qu’affiche aujourd’hui le pouvoir en exercice au Bénin, avec pour conséquence la paupérisation exponentielle des populations de nos villes et campagnes sont un secret de polichinelle.
Cette situation déjà alarmante avec pour corollaire des emprisonnements massifs et des exilés politiques à l’occasion de chaque consultation électorale traduisant la fuite des cerveaux devant contribuer à un développement durable, cette situation disons-nous s’est amplifiée ces derniers jours.
Pire, les libertés sont réduites à leur plus simple expression au mépris des règles internationales, des lois de la République parfois promulguée par les auteurs eux-mêmes, des décisions de justice et des règles élémentaires de vivre ensemble.
Avons-nous le droit de passer sous silence les nombreuses brimades dont le monde syndical est victime jusque dans ses bureaux?
Par ailleurs, vous avez suivi les kidnappings intérieurs et frontaliers auxquels nous avons eu droit ces derniers jours (Julien KANDE KANSOU enlevé à son domicile, Steeve AMOUSSOU enlevé au TOGO, Comlan Hugues SOSSOUKPE kidnappé en Côte d’Ivoire).
Cerise sur le gâteau, vous avez observé avec nous et avec tout le peuple entier, la brutalité sans cause et répétée avec laquelle le pouvoir en exercice s’oppose aux rééditions de compte de l’opposition à ses mandants.
Le rapport d’amnistie international d’Avril 2025 en dit long.
La persistance de cette répression et de ces méthodes à quelques mois des élections générales de 2026, le refus de dialogue et le maintien en l’état du code électoral, chrysogène décrié par la quasi-totalité des forces vive de la nation sans oublier les différentes entraves à la liberté de réunion des partis, membre du Cadre de Concertation des Forces Politiques de l’opposition et même des syndicats, prouve à suffisance la détermination du pouvoir à faire planer la peur aux fins d’éviter les élections transparentes, libres et équitables et appel le peuple à se préparer pour le marquer à la culote en se déplaçant massivement vers les urnes et en se déployant rigoureusement pour une surveillance de masse.
Tout laisse croire, chers amis de la Presse, que tout est fait exprès pour renforcer l’opacité dans laquelle notre pays, notre économie est gérée et pour en ajouter aux conséquences de la situation chaotique faite de peur généralisée qui pointe à l’horizon 2026, laquelle situation n’est rien d’autre que la résultante des bains de sang successifs imposés à notre peuple à diverses occasions et d’un code électoral monté à dessin.
C’est dans ce contexte que doivent se dérouler les manifestations commémorant le 65ème anniversaire de l’indépendance de notre grand et beau pays le Bénin de Béhanzin, Bio Guerra et Kaba.
Ladite commémoration étant la dernière qui sera célébrée sous les hospices du Président Patrice TALON, vous convenez avec nous, qu’elles devraient être l’occasion d’un véritable rassemblement des filles et fils du Bénin autour d’un idéal commun fédérateur et provoqué une réconciliation de la nation avec elle-même.
C’est pourquoi, face aux inquiétudes grandissantes, nous lançons un appel pressant au Président Patrice TALON afin qu’il s’engage résolument à faire les gestes utiles:
– Libération des détenus politiques,
– Retour des exilés politiques,
– Dialogue politique et dans la mesure du possible, assise nationale.
Pour être en phase avec la volonté du peuple aux fins de donner un éclat particulier et susciter une adhésion populaire.
Vive l’unité nationale !
Je vous remercie !
Cotonou, le 22 Juillet 2025
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Benin, suivez Africa-Press