Africa-Press – Benin. Annoncé tôt ce matin par les médias, c’est désormais officiel. Par décret présidentiel n°2025-327 en date du 26 juin 2025, Paulin Akponna est démis de ses fonctions de ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, moins d’une semaine après ses déclarations choc sur des détournements présumés de fonds publics. Il est remplacé par José Tonato, qui cumulera désormais ce portefeuille avec ses attributions actuelles de ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable.
Par décret n°2025-327 du 26 juin 2025, le Président de la République, Monsieur Patrice TALON, a procédé à un réaménagement technique de son Gouvernement après consultation du Bureau de l’Assemblée nationale, conformément aux dispositions de la Constitution.
Il en découle que Monsieur José TONATO est nommé ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, cumulativement avec ses fonctions de ministre du Cadre de Vie et des Transports, chargé du Développement durable.
Le reste du Gouvernement ne change pas, les titulaires des autres portefeuilles ministériels demeurant dans leurs fonctions.
C’est à Parakou, le samedi 21 juin 2025, que tout a basculé. En visite dans cette ville stratégique du Nord, Paulin Akponna n’a pas mâché ses mots. Selon lui, des dizaines de milliards FCFA alloués à l’eau et à l’électricité ont été « siphonnés », ce qui expliquerait l’absence criante de services de base pour les populations. Il a désigné des « délinquants de la République » accusés d’avoir dissimulé cette situation au président Patrice Talon. Le ministre a alors promis des sanctions imminentes, annonçant que les auteurs des détournements allaient « répondre de leur gestion ».
Ces propos, tenus sur un ton grave et sans filtre, ont suscité une onde de choc. Car derrière les mots, c’est une accusation directe portée contre la gestion du ministère… qu’il dirige lui-même depuis janvier 2025. Et surtout, un aveu d’échec ou de compromission au sein de la mouvance présidentielle.
Une sortie en solitaire aux lourdes conséquences
Selon plusieurs observateurs, la forme et le timing de cette déclaration ont surpris le sommet de l’État. Aucun audit préalable, aucune enquête rendue publique, aucun nom cité avec précision… juste un coup de projecteur brutal sur un dysfonctionnement grave. Officiellement, Akponna parlait au nom de la République, mais son discours portait aussi les accents d’une dénonciation politique ciblée, dans une zone où les rivalités internes au Bloc Républicain sont particulièrement vives.
En effet, Akponna a remplacé en janvier dernier Samou Séïdou Adambi, ancien ministre de l’Énergie et membre influent du BR, sanctionné pour des “actes solitaires” jugés contraires aux intérêts du parti. Les propos d’Akponna à Parakou ont donc été interprétés comme une charge directe contre son prédécesseur, ce qui relance des tensions que le parti croyait avoir calmées.
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Ce rebondissement intervient alors que l’opposition, emmenée par le parti Les Démocrates, vient de déposer une résolution au Parlement pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. L’objectif est d’examiner en profondeur les accusations portées par Akponna et faire la lumière sur la gestion des ressources du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, en particulier à Parakou.
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