Réforme Dans Les Communes: Une Décentralisation Finalement Onéreuse

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Réforme Dans Les Communes: Une Décentralisation Finalement Onéreuse
Réforme Dans Les Communes: Une Décentralisation Finalement Onéreuse

Africa-Press – Benin. Depuis le vote de la loi portant Code de l’administration territoriale, dans le souci de renforcer et d’améliorer la gouvernance locale, des structures ne cessent d’être mises en place. La dernière en date, c’est l’installation, le 17 juin dernier, de la Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes. Rattachée au Secrétariat général de la Présidence, elle est composée de 6 membres permanents et 4 non permanents. Mais avant, la réforme de la Décentralisation a commencé par le recrutement et l’installation des Secrétaires exécutifs des communes. Derrière les Secrétaires exécutifs, il y a six (06) autres fonctions (responsables des affaires administratives et financières, personne responsable des marchés publics, responsable des services techniques, responsable du développement local et de la planification, responsable des services d’information) qui se sont ajoutées. La réforme a créé également une autre structure qu’est le conseil de supervision. Il regroupe le maire, ses adjoints, les présidents de commissions. Des structures qui sont venues s’ajouter à celles qui existent déjà à savoir le Préfet, autorité de tutelle du maire, le Ministère de la Décentralisation, à qui le Préfet doit rendre compte.

Il est vrai que l’idée, selon le ministre de la Décentralisation Raphaël Akotègnon, c’est de : « renforcer la séparation des fonctions politiques et techniques dans nos communes afin qu’on assiste à une amélioration de la reddition des comptes et à une lutte plus efficace contre l’impunité. Il faut mettre en place un dispositif opérationnel de relais des services publics entre les niveaux central, communal, et puis infra communal. Il faut améliorer les mécanismes de financement des investissements communaux. Il faut aussi créer une synergie entre tous les acteurs notamment le conseil communal d’abord, les populations, les démembrements du conseil communal, les associations de développement, les ONG et puis, enfin, disons que tout citoyen vivant dans nos communes soit intéressé et sensibilisé aux potentialités locales afin qu’il puisse jouer sa partition », a-t-il laissé entendre sur le plateau de la télévision nationale.

Renforcer la gouvernance suppose que si toutes les structures mises en place fonctionnent de façon optimale, les communes peuvent afin amorcer le développement. Mais à quel prix ?

Une réforme trop coûteuse

S’il y a une chose qui frappe à l’œil, c’est la charge financière qu’induisent toutes ces structures venues compléter celles qui existent déjà.

Pour se faire une idée, il n’y a qu’à voir le salaire des Secrétaires exécutifs. Il varie de 2 millions à 600 mille FCFA. Mais là encore, ce n’est que la partie visible de l’Iceberg. Outre les charges des 6 autres fonctions techniques qui vont accompagner les Secrétaires exécutifs dans leur mission, le gouvernement a pris un décret fixant la rémunération des maires, des adjoints aux maires, des chefs d’arrondissement, des conseillers communaux sans charge administrative, ainsi que des chefs de village et de chefs de quartier. Tout ceci ajouté à la charge de fonctionnement de la nouvelle Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes, les primes qui seront allouées à ses membres.

Quand on sait le faible budget des communes ordinaires, et quand on met cela en balance avec toutes les charges qu’induit la réforme de la décentralisation, on se demande si les efforts du gouvernement pour le développement espéré ne seront pas plombés ? Encore que rien ne garantit que le succès sera au rendez-vous dans la mise en œuvre. Des Secrétaires exécutifs défaillants, il en aura. Toutes ces structures de contrôle peuvent ne pas produire le résultat espéré. Mais, entre-temps, on aura engrangé beaucoup de sous en matière de fonctionnement. Sans doute qu’à l’évaluation, les années à venir, on saura mieux apprécier tout ça.

M.M

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