Africa-Press – Benin. Le président du parti politique « Le Libéral », Richard Boni Ouorou, le directeur des partis politiques et des affaires électorales, Vital Mahougnon Gnanho, l’agent Mama Alaza Mohamed Kadhafi en service à la Direction des affaires intérieures et des cultes et le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, le contrôleur général de Police, Eric Agassounon, ont été présentés hier, mercredi 21 mai 2025, au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) dans le cadre du dossier de reconnaissance du parti « Le Libéral ».
Selon nos informations, à l’issue de leur présentation au Juge des libertés et de la détention (Jld), des mandats de dépôt ont été délivrés contre les sieurs Mama Alaza Mohamed Kadhafi, Vital Gnanho et Richard Boni Ouorou.
Si ce dernier est poursuivi pour corruption d’agent public, les deux premiers sont quant à eux poursuivis pour corruption d’agent public et blanchiment de capitaux.
Le secrétaire général du ministère pour sa part, est poursuivi mais sans mandat de dépôt. En attendant leur procès, Richard Boni Ouorou va séjourner à la maison d’arrêt de Cotonou. Les deux autres seront gardés à la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi.
Rappel des faits
Pour rappel, plusieurs agents publics ont été interpellés notamment le Directeur des partis politiques et des affaires électorales, Vital Mahougnon Gnanho ainsi qu’un cadre de la Direction des affaires intérieures et des cultes, Mama Alaza Mohamed Kadhafi. Le sieur Richard Boni Ouorou a été arrêté dans la soirée du jeudi 15 mai 2025.
D’après le procureur spécial de la Criet qui était face à la presse le vendredi 16 mai 2025, « les éléments recueillis laissent apparaître que, dans le processus administratif de reconnaissance du parti politique dénommé Le Libéral (LLB), des sommes d’argent auraient été convenues et versées à des fonctionnaires en contrepartie de leur intervention pour l’aboutissement du dossier.
Selon les déclarations du Directeur des partis politiques et des affaires électorales, une somme de douze millions (12 000 000) de francs Cfa aurait été proposée pour l’obtention du récépissé de reconnaissance officielle du parti du sieur Richard Boni Ouorou.
Il affirme toutefois n’avoir effectivement perçu que cinq millions (5 000 000) de francs Cfa. Une perquisition opérée à son domicile a permis la saisie de ladite somme, qu’il présente comme celle reçue du sieur Ouorou.
Ce dernier, pour sa part, déclare avoir remis au total sept millions (7 000 000) de francs Cfa audit Directeur, en trois tranches: un premier versement d’un million (1 000 000) de francs Cfa avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux paiements successifs de trois millions (3 000 000) de francs Cfa chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025 ».
Aux dires de Mario Mètonou, « les faits ainsi établis s’analysent en corruption d’agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du Code pénal ».
Le législateur béninois particulièrement sévère sur cette infraction punit aussi bien celui qui fait des dons que celui qui les agrée aux fins d’accomplir un acte entrant dans le cadre de ses fonctions mais non sujet à rémunération. La peine prévue par la loi est la réclusion criminelle de cinq ans à dix ans sans préjudice des peines pécuniaires et des confiscations.
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