Affaire Dangnivo: Nouvel Épisode À Cotonou Ce Mardi

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Affaire Dangnivo: Nouvel Épisode À Cotonou Ce Mardi
Affaire Dangnivo: Nouvel Épisode À Cotonou Ce Mardi

Africa-Press – Benin. Suspendu depuis avril dernier, le procès des accusés Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou reprend ce mardi au tribunal de Cotonou. Inculpés dans le dossier de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo en 2010, les deux hommes sont en détention provisoire depuis plus de quatorze ans, sans qu’un jugement définitif n’ait été rendu.

L’affaire remonte à la nuit du 17 août 2010. Pierre Urbain Dangnivo, cadre au ministère des Finances, disparaît mystérieusement alors qu’il regagnait son domicile au volant de son Audi 80 immatriculée AC 2223 RB. La nouvelle crée un choc national, provoque des mouvements de protestation et plonge l’opinion publique dans une vive inquiétude.

Rapidement, l’enquête policière met en cause Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou, arrêtés, inculpés et placés sous mandat de dépôt.

Quelques semaines plus tard, le 27 septembre 2010, un corps est exhumé dans la cour de la maison d’Alofa, au quartier Womey Sodo. Mais la famille Dangnivo refuse d’admettre qu’il s’agit de leur fils. Les analyses ADN, contre-expertises et demandes d’experts étrangers n’ont jamais permis de trancher définitivement. Les doutes persistent, renforçant la complexité du dossier.

Un feuilleton judiciaire interminable

Depuis plus d’une décennie, l’affaire Dangnivo s’enlise dans les méandres de la justice. Aux assises, les audiences se succèdent, souvent sous haute tension: témoignages contradictoires, pressions supposées, suspensions à répétition, vices de procédure. À ce jour, aucun verdict n’a été prononcé.

Parmi les épisodes marquants, celui de la supposée évasion d’Alofa, finalement démentie par l’intéressé, qui affirme s’être livré de lui-même à la police togolaise après avoir appris par voie de presse qu’il était recherché.

Une douleur qui traverse le temps

Quinze ans après les faits, la blessure reste vive. Le père de Pierre Urbain Dangnivo, décédé depuis, n’a jamais accepté de faire le deuil de son fils, faute de vérité et de certitude sur son sort. L’absence de conclusion nourrit toujours la frustration de la famille et de l’opinion nationale.

Le retour du procès ce 26 août ravive à la fois les espoirs et les doutes. Si les familles des accusés comme celles du disparu espèrent un dénouement, la lenteur du processus judiciaire met en lumière un problème de fond: le non-respect du principe du délai raisonnable, pourtant consacré par le Code de procédure pénale.

Quatorze années de détention sans jugement: une anomalie qui illustre les défis majeurs auxquels la justice béninoise reste confrontée, entre efficacité attendue et crédibilité à restaurer.

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