Africa-Press – Benin. Deux semaines après l’arrestation controversée de Hugues Comlan Sossoukpè à Abidjan, les autorités ivoiriennes ont enfin livré leur version des faits.
Lors d’un point de presse tenu ce mercredi 23 juillet, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a apporté des clarifications sur ce que des organisations de défense des droits humains qualifient de « kidnapping ».
Selon le ministre, les autorités ivoiriennes ignoraient l’existence du mandat d’arrêt émis contre le journaliste activiste béninois au moment où il avait été invité à Abidjan par le ministère de la Digitalisation, début juillet. De même, le statut de réfugié politique de M. Sossoukpè n’était pas connu de la Côte d’Ivoire, a-t-il soutenu.
Reconnaissant que l’interpellation et le transfert de l’intéressé vers le Bénin ont bien été effectués par les services ivoiriens, le ministre a toutefois nié toute irrégularité dans la procédure.
« Aucune action illégale n’a été entreprise. Nous avons simplement exécuté un mandat au nom de la coopération judiciaire avec le Bénin. »
Cette déclaration officielle, bien que tardive, n’a pas permis de lever toutes les interrogations autour de cette affaire qui continue de susciter de vifs débats dans les sphères diplomatiques, juridiques et médiatiques. Notamment sur la rapidité de l’extradition, les garanties de droits offertes au concerné, et l’absence apparente de procédure contradictoire.
À Cotonou, le gouvernement béninois campe sur sa position. Son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, a réaffirmé que l’interpellation a été menée dans le cadre d’une coopération judiciaire bilatérale.
Hugues Sossoukpè est poursuivi pour plusieurs infractions, dont le harcèlement via un système informatique, la rébellion et l’apologie du terrorisme.
L’activiste est actuellement détenu à la prison de Ouidah en attendant son procès devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
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