Comment la chauve-souris fait-elle pour héberger des virus mortels sans jamais tomber malade ?

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Comment la chauve-souris fait-elle pour héberger des virus mortels sans jamais tomber malade ?
Comment la chauve-souris fait-elle pour héberger des virus mortels sans jamais tomber malade ?

Africa-Press – Benin. Les chauves-souris ont un surprenant privilège. Alors qu’elles hébergent de nombreux virus parfois mortels pour d’autres mammifères tels qu’Ebola, Nipah, le virus de la rage ou les coronavirus, elles n’en souffrent pas. Pour mieux discerner les changements génétiques associés à cette grande tolérance aux infections virales, les chercheurs d’une équipe internationale ont séquencé le génome d’une dizaine de leurs espèces qu’ils ont ensuite comparé à celui de nombreux autres mammifères.

Leur étude parue dans la revue Nature a révélé que les différences génétiques les plus fréquentes retrouvées chez les chauves-souris se concentrent sur des gènes qui augmentent leurs capacités immunitaires, que ce soit au niveau de leurs cellules ou de leur organisme. Un arsenal d’armes antivirales a ainsi été développé par la sélection naturelle depuis l’émergence des premières chauves-souris il y a 60 millions d’années environ pour les rendre exceptionnellement résistantes aux infections virales.

Une mutation génétique ancestrale

Dans le même temps, plusieurs gènes ont aussi été modifiés pour limiter les débordements inflammatoires que peut susciter la réponse immunitaire anti-virale. Par exemple, les chercheurs ont trouvé le cas de la protéine ISG15 qui a une double action, à la fois antivirale dans les cellules mais aussi inflammatoire quand elle est sécrétée dans les tissus. Une production excessive d’ISG15 peut toutefois s’avérer dangereuse comme cela a été observé dans des formes graves de Covid-19 avec hyper-inflammation.

Chez les espèces de chauves-souris hébergeant les coronavirus, ce danger a été écarté: une mutation ancestrale dans le gène de ISG15 a supprimé la forme sécrétée de la protéine tout en conservant sa capacité à contrer les coronavirus dans les cellules.

De nouvelles pistes de recherche

Cette découverte confirme l’hypothèse que l’acquisition du vol battu chez les chauves-souris, les seuls mammifères à pouvoir le faire, s’est accompagnée de mutations pour réduire l’inflammation des tissus liée à cette intense activité métabolique et physiologique.

Cette réduction du risque inflammatoire a rendu les infections virales bien plus supportables pour les chauves-souris mais ouvre aussi de nouvelles pistes de recherche car elle pourrait aussi jouer un rôle dans l’absence de cancers et dans la longévité souvent exceptionnelle qui caractérisent aussi ces animaux.

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