Africa-Press – Benin. Dans une affaire qui a secoué la Commune de Dogbo courant juin 2021, le Tribunal de première instance de Lokossa a rendu son verdict le mardi 20 mai 2025 dans le quatrième dossier inscrit au rôle de la session criminelle au titre de l’année 2025 à la grande salle d’audience.
Les faits se sont déroulés en juin 2021. Une jeune fille de 15 ans est abordée par sa cousine, âgée de seulement 12 ans, qui lui a demandé de l’accompagner chez une tante. Malgré ses réticences, la victime a accepté pour se retrouver finalement emmenée à Dogbo, dans une maison inconnue. Là, elle est séquestrée pendant 24 jours par l’accusé, un homme qui a abusé d’elle à plusieurs reprises sous la contrainte. Alors que le ministère public a requis la peine de 20 ans de réclusion criminelle, le Tribunal a, à la sortie de la salle de délibération, condamné l’accusé à 5 ans de réclusion criminelle.
Le réquisitoire du ministère public
Prenant ses réquisitions, le magistrat Nicoli Giovani Judicaël Assogba a prononcé d’une voix forte, un réquisitoire d’une rare fermeté exigeant une condamnation sévère pour l’accusé. Il a insisté sur six mots pour démontrer les éléments constitutifs de l’infraction: réticence, abandon, privation de liberté, détention arbitraire, abus sexuel et force. Il a soutenu que
« la cousine de 12 ans était en mission commandée. Elle a sciemment attiré la victime dans un piège. L’enlèvement a été commis avec fraude et violence sur instruction de l’accusé malgré la réticence de la victime. La preuve est que cette cousine l’a abandonné juste après l’avoir conduit chez son agresseur.
Séquestration: « Une privation de liberté intolérable »
Pendant 24 jours, cet enfant a été détenu arbitrairement tout en étant privé de sa liberté de quitter la chambre pour ses besoins. L’article 564 du Code pénal réprime la séquestration, et les éléments constitutifs sont selon lui, parfaitement établis.
Viol sur mineure: « Un crime qui détruit une vie »
« Comment croire un instant que cette jeune fille, enlevée et séquestrée, aurait pu consentir à des rapports sexuels? Le viol est établi par la force et la contrainte, comme le prévoit l’article 553 du Code pénal. La victime a subi divers abus sexuels et cela constitue la matérialisation même du viol. Nicoli Assogba a également rappelé l’impact dévastateur du viol. « Violer, c’est tuer », a-t-il martelé tout en soulignant que les séquelles demeurent ad vitam æternam et que la société ne peut tolérer l’impunité pour de tels actes.
« Dans ce dossier, l’accusé et la victime vous ont dit l’essentiel des faits. La société qui vous regarde, qui vous attend et qui vous jugera espère que vous direz l’essentiel du droit », a-t-il confié.
C’est après ces mots que le substitut du procureur a requis 20 ans de réclusion criminelle pour l’accusé et 1 000 000 de FCfa de dommages intérêts.
Verdict du Tribunal
Le Tribunal présidé par Mahougnon Albert Pascal Agboton a condamné l’accusé à 5 ans de réclusion criminelle et rejeté la demande de dommages-intérêts. Pour la circonstance,
le Tribunal était composé de Albert Pascal Mahugnon Agboton comme président; Michelle Urielle Djibodé
Hervé Adoukonou, Éric Shéyi Déguénon, Éric Shéyi Déguénon et Maëlle Ariane da Trinidade comme assesseurs. Nicoli Giovani Judicaël Assogba représentait le ministère public et Me Thierry Madjro était le greffier.
Jean Eudes Chicha (Br Mono-Couffo)
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