Africa-Press – Benin. L’affaire de la contrebande de produits tropicaux à Kassouala, dans la commune de Tchaourou, continue de faire des vagues.
Le ministère public près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a requis, jeudi 6 novembre 2025, des peines de prison contre plusieurs fonctionnaires de police et de douane impliqués dans cette affaire.
Tout est parti de la découverte, sur un parc de Kassouala à proximité de la frontière nigériane, de plusieurs camions chargés de produits tropicaux destinés à l’exportation. Selon les réquisitions du parquet, ces marchandises, notamment du soja et du cajou, faisaient partie d’un réseau de trafic illégal opérant en marge de l’administration béninoise.
Le ministère public a estimé que les explications fournies par les agents interpellés ne tenaient pas. Les prévenus avaient affirmé que les camions n’avaient pas encore franchi la frontière, justifiant leur présence par le fait que Kassouala est une zone de production agricole.
Certains ont également évoqué leur ignorance d’une disposition réglementaire interdisant la présence de camions chargés de produits tropicaux dans un rayon de cinq kilomètres des frontières.
À l’issue des réquisitions, quatre agents ont été jugés directement responsables des faits. Il s’agit de l’ancien commissaire de Kassouala, de l’ex-chef poste de douane et de deux de ses collaborateurs. Le parquet a requis contre eux vingt-quatre mois de prison, dont douze fermes, assortis d’une amende de deux millions de francs CFA chacun pour abus de fonctions.
Pour les douze autres policiers et douaniers poursuivis, le ministère public a reconnu l’existence d’un doute et a demandé leur relaxe. Les accusations de blanchiment de capitaux n’ont pas été retenues, faute de preuves.
La partie civile, représentée par l’administration des douanes, a réclamé plus de 737 millions de francs CFA aux propriétaires des camions et des marchandises, en réparation des préjudices subis pour violation du code des douanes.
Les avocats de la défense, de leur côté, ont plaidé la relaxe, soulignant l’absence de preuves matérielles démontrant le franchissement effectif de la frontière. Ils ont également insisté sur les risques auxquels sont exposés les agents lors des opérations contre les contrebandiers, souvent menées au péril de leur vie.
Le verdict est attendu pour le 18 décembre 2025.
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