Africa-Press – Benin. L’astronaute américain James A. « Jim » Lovell, commandant de la célèbre mission lunaire Apollo 13, qui avait échappé de peu à la catastrophe et tenu le monde en haleine, est mort à l’âge de 97 ans, a annoncé vendredi la NASA.
Cet ancien pilote de la marine américaine, devenu une figure emblématique de la conquête spatiale, s’est éteint jeudi à Lake Forest, dans l’Illinois, a précisé l’agence spatiale américaine dans un communiqué.
« Le caractère et le courage inébranlable de Jim ont aidé notre nation à atteindre la Lune et ont transformé une tragédie potentielle en un succès dont nous avons énormément appris. Nous pleurons sa disparition tout en célébrant ses accomplissements. »
« Sa vie et [son] œuvre ont inspiré des millions de personnes au fil des décennies », a ajouté la NASA.
Il y a des gens qui osent, qui rêvent et qui mènent les autres vers des endroits où ils n’iraient pas seuls. Jim Lovell […] en faisait partie, a pour sa part réagi le célèbre acteur Tom Hanks, qui a incarné l’astronaute au cinéma, dans un message sur Instagram.
L’Américain a fait deux fois le voyage vers la Lune, mais n’a jamais marché sur l’astre. Pour autant, il est resté l’un des grands noms de l’histoire américaine grâce à sa participation à l’une des plus mythiques odyssées spatiales, en pleine course à la Lune durant la guerre froide.
Houston, we have a problem
Lancée le 11 avril 1970, neuf mois après les premiers pas historiques de Neil Amstrong sur la Lune, la mission Apollo 13, commandée par Jim Lovell et à laquelle participaient les astronautes Fred Haise et Jack Swigert, aurait pu passer sous les radars. C’était sans compter l’explosion d’un réservoir d’oxygène survenue en plein vol.
De cette mésaventure spectaculaire provient la célèbre phrase Houston, nous avons un problème, lancée par les astronautes au centre de commandement de la NASA, au Texas.
Les États-Unis, qui considéraient déjà ces vols comme une routine, se retrouvèrent alors projetés en direct dans une tragédie inédite, celle de trois hommes risquant de rester à jamais dans l’espace.
Grâce au sang-froid de Jim Lovell ainsi qu’au professionnalisme et à l’ingéniosité de la NASA, le trio s’en était miraculeusement sorti, réussissant à revenir sain et sauf sur Terre en transformant le module lunaire en canot de sauvetage.
Le commandant d’Apollo 13, Jim Lovell, lors d’une conférence de presse avant le décollage du véhicule spatial pour son voyage vers la Lune, le 11 avril 1970.
En 1995, Hollywood s’est inspiré de cette opération périlleuse, retransmise par les télévisions du monde entier, pour en faire le film Apollo 13, dans lequel Tom Hanks incarne Jim Lovell et dans lequel M. Lovell fait lui-même une apparition.
Cette épopée, qui a valu à l’astronaute une médaille d’honneur, lui a toutefois coûté son rêve de fouler le sol lunaire.
Lui qui aurait dû poser le pied sur l’astre lors de la mission Apollo 13, lors de ce qui aurait été la troisième expérience de l’homme sur le sol lunaire, n’est plus jamais retourné dans l’espace.
Un pionnier de l’exploration spatiale
Lovell est l’un des astronautes de la NASA ayant le plus voyagé dans l’espace au cours de la première décennie d’existence de l’agence. Il a effectué quatre vols: Gemini 7, Gemini 12, Apollo 8 et Apollo 13. Il a passé environ 30 jours dans l’espace.
Né le 25 mars 1928 à Cleveland, en Ohio, Jim Lovell avait mené une carrière de pilote dans les forces navales des États-Unis avant de rejoindre les rangs de la NASA
En 1968, l’équipage d’Apollo 8, composé de Lovell, de Frank Borman et de William Anders, a été le premier à quitter l’orbite terrestre et le premier à atteindre la Lune et à en faire le tour. Ils n’ont pas pu alunir, mais ont donné aux États-Unis l’avantage sur les Soviétiques dans la course à l’espace.
La photo prise de la Terre lors de cette mission, où elle n’est qu’un petit point bleu dans l’immensité de l’espace, a captivé le monde entier.
Lovell a pris sa retraite de la marine et du programme spatial en 1973. Lui et sa famille tenaient un restaurant aujourd’hui fermé dans une banlieue de Chicago, le Lovell’s of Lake Forest.
Son épouse, Marilynn, est décédée en 2023. Il laisse quatre enfants dans le deuil.
Il était notre héros. Son optimisme inébranlable, son sens de l’humour et sa façon de nous donner à chacun le sentiment que nous pouvions accomplir l’impossible nous manqueront, ont réagi des membres de sa famille dans un communiqué transmis par la NASA.
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