Stratégie Nationale Pour Alimentation Nutrition Climat

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Stratégie Nationale Pour Alimentation Nutrition Climat
Stratégie Nationale Pour Alimentation Nutrition Climat

Africa-Press – Benin. Née de la collaboration entre les ministères chargés de l’Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique, la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) était initialement attendue pour septembre 2023. L’idée d’une stratégie nationale avait émergé lors des propositions de la Convention citoyenne pour le climat et sa construction avait été établie dans le cadre de loi Climat et Résilience de 2021.

Une stratégie nationale conciliant agriculture, santé et environnement

La SNANC a pour vocation de « déterminer les orientations de la politique de l’alimentation durable, moins émettrice de gaz à effet de serre, respectueuse de la santé humaine, davantage protectrice de la biodiversité, favorisant la résilience des systèmes agricoles et des systèmes alimentaires territoriaux et garante de la souveraineté alimentaire », à horizon 2030, comme définie dans l’article 265.

Ainsi, avec deux ans de retard, les recommandations élaborées ont été mises en consultation en avril 2025, auprès des parties prenantes (instances consultatives comme le Conseil national de l’alimentation, mais aussi grand public, associations, collectivités et professionnels de l’agroalimentaire). Puis, après plus de 4.000 contributions et un autre délai dû au changement de gouvernement, la stratégie a été dévoilée le 28 novembre 2025.

La restauration collective, « un fer de lance sur lequel il faut potentialiser »

La figure de proue de cette SNANC semble être la restauration collective. Dans les écoles, les crèches, les Ehpad et les centres pénitentiaires, la volonté est de soutenir l’alimentation durable et de qualité.

Le cabinet du ministère de l’Agriculture prône un soutien aux filières locales, tandis que le ministère de la Transition écologique vise un approvisionnement atteignant les 20 % de produits issus de l’agriculture biologique – et 12% à l’échelle de la population générale.

Concernant les cantines et à l’échelle nationale, le texte évoque une « limitation de la viande et de la charcuterie, notamment importée », mais n’emploie pas le terme « réduction » et ne fixe aucun objectif chiffré, contrairement aux versions antérieures du document. Face à cela, l’objectif est « d’accompagner la diversification des sources de protéines et des menus végétariens ».

Le ministère de la Santé entend également revoir les seuils d’additifs, de sucre et de sel, et augmenter la part de fibres dans les repas collectifs, afin de protéger les populations vulnérables et de réduire la prévalence des maladies chroniques comme l’obésité et le diabète. « La restauration collective, c’est un fer de lance sur lequel il faut potentialiser », a déclaré lors d’un point presse Clémence Bourély, conseillère au ministère de l’Agriculture.

Des mesures incitatives évasives

Une attention est portée à l’information nutritionnelle, à l’affichage environnemental et à la rémunération du producteur. Toutefois, concernant le reste des recommandations prévues dans la SNANC, les cabinets des ministères demeurent élusifs.

Bien qu’une volonté de soutenir les projets alimentaires territoriaux (PAT), des actions à l’échelle locale, soit évoquée, l’enveloppe allouée à ceux-ci est en baisse pour 2026. Concernant la réduction du gaspillage, pas de réelle modification par rapport à la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) de 2020.

Finalement, autre sujet brûlant de cette SNANC, l’orientation adoptée vis-à-vis des aliments ultra-transformés subit un retour arrière. La mention de ce terme a été retirée de cette nouvelle version, en vertu du manque de consensus sur le sujet. « Le terme d’aliments ultra-transformés ne dispose pas de définition actuellement, ni scientifique, ni réglementaire. Nous avons donc souhaité que la recherche puisse se poursuivre dans ce domaine afin d’obtenir une définition du terme « aliment ultra-transformé » et afin de comprendre, dans les processus de transformation, ce qui pourrait être sain pour la santé ou au contraire délétère », justifie Clémence Bourély.

« Ce que nous mangeons influence notre santé et notre environnement » rappelle Line Farah, conseillère au ministère de la Santé. Néanmoins, les résultats de cette Stratégie nationale pour l’alimentation apparaissent peu ambitieux au regard des objectifs affichés lors de son lancement. L’alimentation représente près d’un quart de l’empreinte carbone de la consommation des Français.

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