Africa-Press – Benin. Porto-Novo change de visage et devient de plus en plus une attractivité touristique grâce à la rénovation de ses places Vodun dont celle de Python royal sise à Dagbéclounon dans le cadre du projet »Éclosion urbaine » piloté par le centre culturel »Ouadada » de Gérard Bassalè et soutenu par les autorités de la ville et leurs partenaires stratégiques. Dans un entretien exclusif accordé à »Le Matinal », ce dernier indique que ces joyaux font aujourd’hui de la ville capitale, une attractivité touristique enviable.
En dehors de Ouidah, il y a aussi un temple de pythons à Porto-Novo. Ce que beaucoup ignorent. Il est situé à côté de la gare routière de Dagbéclounon en plein coeur de la ville capitale. Il est caractérisé par ses bâtiments et sa clôture en couleur de terre rouge. On peut y acheter des oeuvres culturelles et découvrir des pythons qu’on peut mettre au cou comme à Ouidah. Sur les lieux, il y a une affluence de touristes et curieux qui vont contempler les pythons et les arts culturels.
Comment est-on arrivé à la construction et à la rénovation d’un temple de pythons à Porto-Novo? Gérard Bassalé, acteur culturel et initiateur du projet »Eclosion urbaine » soutenu par le maire de capitale, Charlemagne Yankoty et ses partenaires stratégiques, a donné des précisions à cet effet. « Nous avons rénové la place Dagbé à Porto-Novo. Cette rénovation s’inscrit dans le cadre du projet » Éclosion urbaine » qui a pour objectif de rénover progressivement le réseau des places Vodun de la ville. Donc, nous avons identifié une quarantaine dans la ville historique où s’est développé le royaume de Hogbonou. La mairie de Porto-Novo et ses partenaires dont la communauté de l’agglomération de Cergy Pontoise, la Métropole de Lyon et d’autres institutions comme l’Agence française de développement, l’Union européenne ont appuyé ce projet. Depuis plus d’une dizaine d’années, nous rénovons une, deux ou plusieurs places Vodun, chaque année. Il y a une vingtaine qui ont été rénovées à ce jour dont la place de Pythons…», a-t-il déclaré, avant de saluer la détermination du maire de la capitale à développer les sites touristiques sur son territoire. « Ce temple était une préoccupation du maire. Il a souhaité vivement que ce site soit rénové à Porto-Novo pour révéler aux Béninois et touristes qui viennent au Bénin qu’il y a également le python royal dans sa ville, parce que beaucoup pensent que c’est seulement à Ouidah qu’il y a ce Vodun. Le maire a bataillé très fort auprès de ses partenaires et nous avons pu mobiliser les financements pour bâtir cette place. Au fait, beaucoup de personnes confondent Dangbé à Dagbé. Ils disent Dangbéclounon au lieu de Dagbéclounon. Le carrefour où nous voyons trois canards réalisés avec des carreaux porte le nom de Dagbéclounon et non Dangbéclounon. Il est non loin de la gare routière…», a fait savoir Gérard Bassalé.
Ce dernier a souligné que ce temple de pythons est aujourd’hui devenu un endroit attractif. Et, il s’en réjoui. « Nous sommes agréablement surpris parce que très peu de personnes savaient qu’il y avait le Vodun Dagbé à Porto-Novo. Donc, les populations sont agréablement surprises de découvrir que sur le territoire de Porto-Novo, il y a également ce patrimoine. Beaucoup sont curieux et vont visiter ce site. Avec la rénovation, vous avez la couleur terre, les œuvres des artistes qui rendent jolie la place. Du coup, elle est attractive. Beaucoup de touristes s’y rendent. On a la possibilité de découvrir sur les lieux, le python royal et le mettre au courant comme à Ouidah…», Selon ses propos.
Découverte d’autres places Vodun de la capitale
En dehors de la place du python royal, Porto-Novo a beaucoup de sites touristiques rénovés et attractifs. Gérard Bassalè en parle. « On a rénové une vingtaine sur la quarantaine de places Vodun à Porto-Novo. On peut noter la place Abessan qui est magnifique avec le monument représentant la termitière qui raconte toute l’histoire de la civilisation Yoruba. Vous savez que les Yoruba étaient les premiers à s’installer sur le territoire de Porto-Novo. Elle est belle avec un grand baobab au milieu de la voie qui donne accès à la lagune. Vous avez aussi d’autres places comme les quatre places interconnectées du quartier Sokomey de Tè Agbanlin. Là, nous avons l’histoire des Gun qui sont de la dynastie royale. Donc, les différents Dè: Dè Ayikpé, Dè Lokpon et Dè Messè qui étaient en réalité des rois de Porto-Novo. C’est le quartier des princes où vous avez les palais privés des rois. C’est un site magnifique que j’adore. Vous avez également les places jumelles où vous avez les espèces végétales liées au Vodun. Je veux parler des arbres sacrés que vous allez découvrir sur ce site, parce que vous n’avez pas une concentration d’arbres sur les autres. Mais, les places d’Adjina comme celle de Houngbohonto, vous avez l’Iroko, le fromager et le colatier géant. Vous avez pleins d’arbres sacrés sur ce site. Vous avez la possibilité de découvrir différents types de Vodun sur cette place. Vous avez d’autres comme la place Gbèloko en face du futur musée Vodun que le gouvernement est en train de construire à Porto-Novo. Elle a aussi son charme et son intérêt est que vous avez la possibilité de rencontrer le prêtre du Vodun et même assister à une prière. C’est une expérience inédite quand vous rentrez dans ce couvent…», a révélé Gérard Bassalè.
Appui de la mairie et du gouvernement
Le directeur du centre culturel « Ouadada » a reconnu le rôle primordial joué par la mairie de Porto-Novo dans la réalisation de ces œuvres culturelles et touristiques. « La mairie nous soutient au niveau de la médiation et sensibilise les populations pour nous faciliter la tâche. Les conseillers municipaux nous accompagnent aussi dans la mise en œuvre de ce projet. Le gouvernement a aussi un projet qu’on appelle « La voie des couvents » qui a pour but de rénover un certain nombre de couvents Vodun sur le territoire de Porto-Novo…», a indiqué Gérard Bassalè. Ensuite, il demande aux populations de Porto-Novo d’accompagner la dynamique en cours. « Je dirai aux Porto-Noviens d’être fiers de la diversité de leur patrimoine. Nous avons à Porto-Novo: le patrimoine royal, le patrimoine colonial et le patrimoine Vodun en cours de rénovation. Ils doivent s’en approprier et accompagner la dynamique du gouvernement qui a pour but de développer le tourisme. Ces patrimoines peuvent contribuer à un véritable levier de développement économique pour la ville. Aux autorités, je leur demande de nous accompagner davantage pour l’atteinte des objectifs du gouvernement…», a-t-il conclu.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)
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