“Une découverte majeure pour la science et notre patrimoine” : les traces fossiles de 260 millions d’années du Mercantour enthousiasment les experts

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“Une découverte majeure pour la science et notre patrimoine” : les traces fossiles de 260 millions d’années du Mercantour enthousiasment les experts
“Une découverte majeure pour la science et notre patrimoine” : les traces fossiles de 260 millions d’années du Mercantour enthousiasment les experts

Africa-Press – Benin. Un trésor découvert dans le Parc National du Mercantour ! Pas le genre “pièces sonnantes et trébuchantes”, non, on parle ici d’un trésor paléontologique: des traces, laissées comme de fragiles gravures dans la roche, de l’activité ancienne d’animaux disparus. Elles datent de plus de 260 millions d’années. Soit avant l’apparition des dinosaures.

Au Mercantour, « tout un écosystème ici préservé »

C’est “tout un écosystème ici préservé !”, se réjouit auprès de Sciences et Avenir le scientifique Jean-Sébastien Steyer. Il y a d’abord des empreintes que des plantes ont imprimé dans la roche. Mais les traces découvertes au Mercantour sont aussi des pistes fossiles de petits animaux qui ont dû être de sortes de lézards ou de salamandres. Certaines marques semblent avoir été laissées par des vers ou des arthropodes. “Mais il y en a aussi qui correspondent à des animaux de presque un mètre de long, peut-être de gros reptiles Hyloidichnus ?”, nous explique le chercheur Romain Garrouste. Bref, toute une vie datant de l’époque du Permien.

Pour parler de ces traces de pas fossilisées, les scientifiques emploient le mot de “ichnites”. Si celles-ci intéressent, c’est notamment parce qu’elles ouvrent une fenêtre unique sur la vie avant la grande extinction du Permien-Trias, d’il y a environ 250 millions d’années. C’est donc pour en savoir davantage à leur sujet qu’une mission scientifique vient d’avoir lieu dans le Mercantour, autour du Mont Bego et de la vallée des Merveilles.

« Relevés, mesures et modèles en 3D »

Ce travail de terrain a été codirigé par Jean-Sébastien Steyer et Romain Garrouste, tous deux chercheurs au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et au CNRS. “Nous avons notamment effectué des relevés, des mesures, des modèles en 3D, pour identifier ces animaux du passé”, explique à Sciences et Avenir Romain Garrouste.

Une piste de reptiles au Mercantour. Crédit R. Garrouste

D’autres assemblages fossiles de ce type – les fameux “ichnites” – existent ailleurs en France, mais celui du Mercantour apparaît d’ores et déjà comme le deuxième plus riche sur le territoire national, après celui du bassin permien de Lodève. “Et peut-être le premier quand nous aurons fini l’inventaire, tout juste commencé”, précise Romain Garrouste. “C’est une découverte majeure pour la science et notre patrimoine”, reprend Steyer.

Concrètement, il s’agit “de traces relativement discrètes, de la même couleur que la roche, décrit Romain Garrouste. Par ailleurs, elles sont situées en haute altitude, hors des sentiers, et dans une zone protégée, interdite au public non accompagné”. Autant de caractéristiques qui expliquent que les ichnites aient pu demeurer si longtemps sous les radars, alors même que le Mercantour est déjà célèbre… pour ses 40.000 gravures rupestres !

Gravures “merveilleuses”

Il y a dans la Vallée des Merveilles, au Mercantour, plus de 40.000 gravures rupestres préhistoriques, datées d’environ 3300 ans avant notre ère, et réparties sur 4000 roches. Ce sont d’ailleurs Jane et Philippe Begin, respectivement préhistorienne des gravures rupestres de la Vallée des Merveilles et guide du Parc Régional Naturel du Mercantour qui, les premiers, ont découvert les ichnites. Ils ont ensuite contacté les experts du MNHN pour que ceux-ci puissent désormais étudier ces traces surgies du passé.

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