Africa-Press – Burkina Faso. Au soir de la mise en œuvre du projet de Commercialisation et d’Exportation du Sésame /Sésame Marketing and Export (SesaME) financé par le Département de l’Agriculture des Etats Unis à travers son programme Food for progress (USDA / FFPr), la filière sésame du Burkina a gagné en qualité et en quantité. Comment la réorganisation des producteurs et l’amélioration des pratiques agricoles ont-elles transformé la filière sésame du Burkina Faso ? Épilogue d’une mission conjointe dans les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins du 6 au 10 janvier 2025.
Le projet SesaME aura marqué un tournant dans l’histoire de la filière sésame au Burkina Faso. Les producteurs, désormais équipés de connaissances et d’outils modernes, sont prêts à relever de nouveaux défis et à conquérir de nouveaux marchés. Le sésame burkinabè, un produit de qualité reconnu à l’international, est appelé à un bel avenir.
La qualité est au cœur des préoccupations du projet SesaME. Celui-ci s’attache donc à renforcer l’ensemble de la chaîne de valeur du sésame. En investissant dans la formation, les infrastructures et l’organisation des producteurs, le projet vise à produire un sésame répondant aux normes internationales, valorisant ainsi le savoir-faire des producteurs burkinabè et renforçant leur position sur le marché mondial.
Nous avons touché du doigt cette réalité au cours d’une mission conjointe de suivi des activités et réalisations du projet SesaME dans les Régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts Bassins du 6 au 10 janvier 2025. “Avant le projet SesaME, des gens semaient le sésame à la volée. Avec l’arrivée du projet sésame qui a formé les Promoteurs d’Entreprise Agricole (PEA), les producteurs ont pu bénéficier de formation sur les itinéraires techniques de production. Désormais, ils sèment en ligne et suivent bien les techniques culturales.
Cela a beaucoup amélioré le rendement” a souligné Pascal Fintieri, Promoteur d’entreprise agricole, président de l’union départementale de Koumbia dans la province des Balé. Il avoue que ces bonnes pratiques ont contribué à augmenter le rendement. “ On peut avoir 800 kg ou une tonne à l’hectare maintenant alors qu’avant, quand on produisait à la volée, on s’en sortait avec 200 kg à l’hectare, parfois, on sort bredouille quand le champ subit des attaques de parasites”, a-t-il confessé.
En plus de cela, a-t-il ajouté, “le projet nous a donné des magasins et des aires de stockage du sésame, un tricycle pour faciliter la collecte du sésame des villages environnants au centre de collecte. Le projet nous a donné des bascules pour pouvoir peser le sésame. Le projet nous a donné des tamis et des bâches pour pouvoir avoir du sésame de qualité. Enfin, le projet nous a formé en entrepreneuriat pour pouvoir bien commercialiser notre sésame”.
L’ensemble des ces pratiques qui font foi aujourd’hui ont concouru à avoir du sésame en quantité et en qualité, mais pas que. L’introduction du système de traçabilité du sésame est un véritable sceau de qualité reconnu et recommandé sur le plan international.
En effet, la phase d’extension du Projet SesaME qui va de 2022 à 2025, a continué à appuyer la production et la commercialisation du sésame dans les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun et des Cascades tout en améliorant la qualité et la traçabilité des grains de sésame pour plus de compétitivité sur le marché international.
Le niveau de résultats atteint par le projet en termes de qualité constitue du pain béni pour L’Agence Burkinabè de Normalisation, de la Métrologie et de la Qualité (ABNORM). Selon Aïssata Zoungrana, agent à l’ABNORM, “l’amélioration de la qualité et la traçabilité du sésame pour une meilleure compétitivité sur le marché international est en bonne voie.
On a pu constater que les productrices et producteurs utilisent de la semence certifiée qui est de la semence étudiée et améliorée. Il y a eu également des formations qui ont permis aux producteurs d’acquérir les bonnes pratiques agricoles qui permettent d’avoir des produits de meilleure qualité”.
Parmi ses meilleures pratiques, a-t-elle indiqué: » on peut citer l’utilisation de pesticides homologués et adaptés à la production du sésame. Il y a également la maîtrise de l’utilisation de ces pesticides, parce qu’on a pu écouter un producteur qui disait que pour une superficie donnée, il y a une quantité précise de pesticides à utiliser. Nous avons constaté aussi que des coopératives ont été dotées de bâches pour y sécher le sésame et non à même le sol comme ce qui se faisait avant le projet. ”.
Pour Aïssata Zoungrana, “toutes ses pratiques contribuent à limiter ou à maîtriser la contamination du sésame”. Elle a aussi félicité l’initiative du projet qui a conduit à la mise en place de la traçabilité du sésame. Selon elle, la traçabilité est très importante en matière de qualité. A ce propos, la Directrice pays de Lutheran World Relief, Kouka Zoungrana a fait savoir que la mise en place de la traçabilité du sésame a surtout concerné la phase d’extension du projet SesaME.
D’une valeur totale de 29,5 millions de dollars, le projet est financé par le Département de l’Agriculture des États-Unis à travers son programme Food for Progress (USDA/ FFPr). Le moins que l’on puisse dire est que ce projet, qui tire vers sa fin, a laissé des acquis certains en termes de bonnes pratiques afin que les producteurs puissent se prendre en main après l’exécution du projet.
Le projet SesaME a ouvert de nouvelles perspectives pour les producteurs de sésame burkinabè. En améliorant la qualité et la traçabilité de leur production, ils ont posé les fondations d’un avenir prometteur, où le sésame burkinabè s’imposera, nous espérons, comme une référence sur le marché mondial.
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