Un projet de renforcement des services du CHU de Bogodogo lancé

Un projet de renforcement des services du CHU de Bogodogo lancé
Un projet de renforcement des services du CHU de Bogodogo lancé

Africa-Press – Burkina Faso. Le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, a procédé ce 5 mai 2025, au lancement du projet d’appui au renforcement des structures et services de prévention des hépatites virales du centre hospitalier universitaire de Bogodogo. Financé par la coopération italienne à environ 5 milliards 600 millions de FCFA, ce projet, qui s’étale sur 3 ans, vise à améliorer les services du CHU de Bogodogo et à renforcer la maintenance dans les autres structures sanitaires du Burkina.

Le projet d’appui au renforcement des structures et services de prévention des hépatites virales du centre hospitalier universitaire de Bogodogo sera mis en œuvre à travers trois composantes. La composante A, pilotée par le Bureau des nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), porte sur la réhabilitation et la construction d’infrastructures et l’achat de mobilier et d’équipements médicaux. À en croire Houcem Agrebi, chef des programmes du bureau régional de l’UNOPS, il s’agira concrètement de procéder à la réhabilitation et à l’extension des blocs existants que sont le bloc central, le bloc des urgences obstétricales, la maternité, et à la construction d’une banque de sang. Cette composante du projet va aussi faciliter l’acquisition de nouveaux mobiliers et équipements médicaux au profit des entités qui auront été réhabilitées et contribuer à l’amélioration de la maintenance médico-technique des équipements à travers le renforcement des capacités des acteurs. Il faut noter que la mise en œuvre de la composante A, représente environ 40 % du budget global du projet.

La composante B, pilotée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), devrait permettre de renforcer le système de santé, la gouvernance et la maintenance médico-technique et la lutte contre les hépatites virales. Dr Seydou Coulibaly, représentant de l’OMS, dit que la composante B regroupe trois sous-composantes. La première consiste au renforcement de la gouvernance du CHU de Bogodogo à travers la mise en place des commissions et comités, le renforcement du système d’information sanitaire, la mise en place du dossier médical électronique, la création de l’interconnexion des services, l’équipement en matériels informatiques et la mise en place d’un mécanisme de suivi. La deuxième sous-composante a une envergure nationale et concerne la maintenance médico-technique.

À ce niveau, l’OMS va renforcer cette maintenance au niveau national. La dernière sous-composante porte sur la lutte contre les hépatites virales. Selon Dr Seydou Coulibaly, les hépatites virales ont été identifiées comme un problème majeur de santé publique au Burkina, avec un taux de prévalence de 10 %, et le secteur est sous-financé. L’OMS va donc contribuer à la mise en œuvre des stratégies ou à l’élaboration de nouvelles stratégies, au renforcement des mécanismes de suivi et d’évaluation des hépatites, ainsi qu’à la dotation en intrants de diagnostic.

La troisième composante porte sur la prévention et le traitement des hépatites B et C pour une couverture sanitaire universelle. Elle est portée par l’Université des études de Padova (UNIPD) en collaboration avec l’ONG Médecins pour l’Afrique, le CUAMM et l’ISS. La mission assignée à cette composante est de réduire la transmission et la létalité des virus de l’hépatite B et C, notamment la transmission mère-enfant, parmi les patients suivis à l’hôpital de Bogodogo. La mise en œuvre des activités de cette composante, devrait permettre de faire passer le nombre de tests de dépistage des hépatites effectués au CHU de Bogodogo de 5 000 à 10 000 par an ; le nombre de patients atteints d’hépatite chronique suivis de 1 000 à 3 000 et la réduction de la transmission de la mère à l’enfant de 2 %.

Le principal bénéficiaire de ce projet est le CHU de Bogodogo. Pour son premier responsable, Seydou Nombré, les impacts de ce projet sur la formation sanitaire dont il a la charge ne sont plus à démontrer. Les blocs opératoires vont passer de 2 à 4 et seront aux normes, la digitalisation des services sera améliorée pour réduire le délai de prise en charge des patients et la prévention, les diagnostics et la prise en charge des hépatites virales seront aussi renforcés. En un mot, c’est la prise en charge des patients qui sera améliorée, a fait savoir Seydou Nombré. Tout en témoignant sa gratitude à la coopération italienne qui a apporté son appui financier à la mise en œuvre du projet, le directeur général du CHU de Bogodogo fonde l’espoir qu’à la fin des 36 mois, des livrables de qualité soient constatés sur le terrain.

Selon l’ambassadeur d’Italie au Burkina Faso, Gabriele Di Muzio, cet appui apporté au ministère de la Santé dans la prise en charge des hépatites virales, s’inscrit dans la volonté de l’Italie de non seulement contribuer à sauver des vies, mais aussi préserver l’équité et la dignité dans l’accès aux soins. « Ce projet a été fortement voulu et témoigne non seulement de notre appui technique dans un secteur crucial comme la santé, mais aussi de notre engagement envers le Burkina Faso et ses citoyens, en continuité avec l’amitié historique qui a toujours lié nos peuples. Je voudrais souligner qu’il s’agit du plus grand projet de coopération jamais réalisé par l’Italie au Burkina Faso », a-t-il soutenu.

Le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, a traduit sa reconnaissance à la coopération italienne et à l’ensemble des partenaires impliqués dans la mise en œuvre du présent projet. « Poursuivons cette œuvre ensemble dans l’esprit de solidarité, pour bâtir un avenir où chaque Burkinabè, quel que soit son statut ou sa condition, aura accès à un système de santé humain, performant et équitable », les a-t-il exhortés.

À l’issue du lancement du projet, le ministre de la santé a procédé à la pose de la première pierre d’une banque de sang, située au sein du CHU de Bogodogo.

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